
Le Patrimoine Culturel est comme une valise géante chargée de notre passé commun : lieu, vestige, palais, forteresse, édifice, ou encore-homme ou femme vivant trésor, comme chez les Japonais-, plat, parement, pratique sociale, bijou, etc. ; et, tutti quanti de ce qui nous identifie de notre vaste monde. Ici, chez nous, le mois du patrimoine est célébré du 18 avril au 18 mai ; pour ce 2023, il est sous le thème: Le patrimoine culturel algérien et ses prolongements africains.
Une voie nécessaire pour vulgarisation et surtout valorisation. De surcroit, l’Algérie est le plus grand pays d’Afrique ayant connu des dynasties, des victoires, des tragédies, des guerres, des civilisations. En somme, son Patrimoine demeure ce que nous héritons des générations précédentes. « Héritage du passé, dont nous profitons aujourd’hui et que nous transmettons aux générations à venir » étaye l’Unesco dans sa conférence en 1972.
Le Centre National de Recherches Préhistoriques, Anthropologique et Historique (CNRPAH) révèle que « Depuis décembre 2018, l’Algérie compte parmi ses sites préhistoriques, un des plus vieux au monde (2,4 millions d’années), le deuxième après celui de Gona en Ethiopie (2,6 millions d’années). Il s’agit du site préhistorique d’Ain Boucherit situé dans la commune de Guelta Zarga, près d’El Eulma, dans la wilaya de Sétif, où des vestiges archéologiques témoignent d’une présence humaine remontant au début de l’humanité ».
Forum « Heure du Livre » lancé en 2018 à la salle Frantz Fanon, Riad El feth, reprend en ce 2023 aux bureaux de L’ivrEscQ, pour ce premier numéro, avec Abderrahmane Khelifa (historien, archéologue, Ahmed Benzelikha (journaliste, écrivain), Allaoua Daksi (ancien combattant, auteur de Daksi à cœur ouvert, Dr Aziza Lounis, spécialiste des littératures. En ce forum, nous focalisons sur l’époque de La Qal’a des Béni Hammad ouvrage de Abderrahmane Khelifa, vestiges de la première capitale des Hammadites fondée au XIe siècle, monument daté de la civilisation islamique.
Ahmed Benzelikha spécialiste en communication. Auteur prolifique. Fin observateur ; son coup d’œil et sa plume affuté entre le passé et le présent nous éclairera sur le Patrimoine. Il dira à propos de son roman Les dupes -un titre qui en dit long- : « Je suis un grand admirateur de Shakespeare et de Dostoïevski, et je pense qu’une de leur qualité première est d’avoir proposé au lecteur intemporel un personnage intemporel, et ce personnage est l’être humain, l’éternel humain (…) ». Dans un entretien autour de La Roqya de Cervantès, il confiera : « Cervantès est l’écrivain dont je me sens le plus proche, cela tient à sa qualité de précurseur de toutes les aventures : si sa familiarité avec la vie musulmane donne à son œuvre une indéniable dimension… ».
Alger du 16e siècle est maintes fois citée en ce mois du patrimoine, à l’exemple du romancier tchèque Štepan Kučera, auteur de La plus grande leçon de Don Quichotte, ouvrage traduit en Algérie par les éditions Frantz Fanon. Le Tchèque confiera : « Il est question d’une odyssée autour de L’Ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche (1605) de Cervantès, captif à Alger, Alger plus cosmopolite que l’Occident ».
Il écrit à propos de Saavedra (Cervantès) «En ville (Alger), il rencontra des renégats du monde entier. Là vivaient Turcs, Moscovites, Bulgares, Polonais, Magyars, Tchèques, Allemands, Danois, Norvégiens, Ecossais, Anglais, Irlandais, Flamands, Burgondes, Français, Navarrais, Basques, Castillans, Galiciens, Portugais, Andalous, Valenciens, Aragonais, Catalans, Majorquins, Sardes, Corses, Siciliens, Calabrais, Napolitains, Romains, Toscans, Génois, Savoyards, Lombards, Vénitiens, Albanais, Grecs, Crétois, Chypriotes, Egyptiens (…) ainsi que des Arabes et des Juifs expulsés de Grenade qui, à Alger, avaient trouvé un nouveau foyer» P.30.
L’auteur tchèque révèle avoir fait des recherches sur des ouvrages de référence tel que le livre Cervantes in Algiers A Captive’s tale de Maria Antonia Garcès. Il exprimera : « Maria Antonia Garcès a exploré dans le détail l’histoire et les impacts de cette captivité, surtout les aspects traumatiques de cet épisode, source majeure, de la créativité de Cervantès ».
Alloua Daksi, Ancien combattant, fils de l’historique Souiqa constantinoise, retrace les coutumes dans la vieille cité et raconte les épreuves de son combat et celui de ses frères au combat durant la guerre de libération nationale.
Ce Forum de L’ivrEscQ est une voie nécessaire pour vulgarisation et valorisation de notre passé/présent. De surcroit, l’Algérie reste le plus grand pays d’Afrique ayant connu des dynasties, des tragédies, des guerres, des civilisations. Un musée à ciel ouvert avec une diversité de sites préhistoriques, historiques. Bonne écoute !
N.S.
Il n'ya pas de réponses pour le moment.
Laissez un commentaire