« les oeuvres de Kateb, hormis Nedjma, sont peu connues en Algérie au moment où celles-ci subjuguent de nombreux lecteurs dans le monde »
Avoir à connaître le contenu des œuvres grandioses et de surcroît de son auteur est une chance inouïe, surtout lorsqu’on est un jeune étudiant. H’mida El Ayachi a bien connu l’auteur du chef-œuvre Nedjma, Kateb Yacine. On penserait presque qu’il a eu un rendez-vous avec une étoile qui allait illuminer son parcours. Le dernier ouvrage de H’mida El Ayachi intitulé Nabi El Içian (Le prophète de l’insoumission) est un grand et vibrant hommage à son immortel mentor. Comme dans une pièce théâtrale, l’auteur lève le voile sur ce décor qui renvoie à la deuxième moitié des années soixante-dix, période durant laquelle il y eut justement ce premier contact entre l’élève d’autrefois H’mida El Ayachi et Kateb Yacine, écrivain, dramaturge habile et subtil dans sa mission d’enseigner, et de communiquer. Et c’est au sein de l’enceinte du théâtre régional de Sidi-Bel-Abbès qu’eut donc lieu cette belle rencontre entre le professeur et son élève. Depuis, elle est belle et bien inscrite. Le prophète de l’insoumission, en référence au caractère intrépide du téméraire auteur de Nedjma, est un récit poignant sur la vie de l’homme de lettres, Kateb Yacine, avec pour toile de fond ses séquences autobiographiques. H’mida El Ayachi y met en relief le côté « soufi » de l’écrivain, dramaturge dans l’étendue de sa dimension humaine et spirituelle. Dans ces 190 pages, il raconte Kateb Yacine : « Kateb Yacine a lourdement payé le prix de son indépendance », précisant plus loin que : « les œuvres de Kateb, hormis Nedjma, sont peu connues en Algérie au moment où celles-ci subjuguent de nombreux lecteurs dans le monde. » Cette réflexion est d’autant plus vraie puisque depuis un certain temps Nedjma n’est plus si assidûment enseignée dans le cycle secondaire comme elle l’était dans les années soixante et soixante-dix. Dans un style un peu particulier, mélange de l’arabe classique et dialectal propre aux hommes du théâtre algérien, H’mida El Ayachi aborde son récit grâce à cette image encore bien figée dans sa mémoire : celle de l’élève qui demanda un beau jour à son proviseur de bien vouloir inviter le dramaturge, grand écrivain Kateb à se produire dans leur établissement, lequel, à son tour, le renvoie vers son subordonné : le censeur en l’occurrence (…)
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