Alexandre Arcady adapte en ce 2010 le roman de Yasmina Khadra Ce que le jour doit à la nuit pour le grand et le petit écran. Un roman à succès qui ne cesse de faire couler de l’encre. Ce réalisateur français connu pour ses films Coup de Sirocco, Là-bas, mon pays, ou encore, Le Grand Pardon, a acquis les droits de Ce que le jour doit à la nuit- à travers sa société Alexandre Films- pour un long métrage et un feuilleton de trois épisodes pour la télévision. L’entreprise ne débutera cependant qu’en 2010 et les prises de vues auront lieu en Algérie, sur les lieux mêmes évoqués dans le roman. Le budget du film est de l’ordre de 17 millions d’euros le plus important jamais dépensé en Algérie depuis Un thé au Sahara (1990) de Bernardo Bertolucci. Un film qui donnera probablement un nouveau visage au cinéma algérien. Au casting on parle déjà d’Isabelle Adjani – elle-même de père algérien – pour un rôle-titre et de Roschdy Zem. Une production franco-algérienne dont le tournage débutera en janvier 2010, à Oran, El Malleh (ex-Rio Salado) dans la wilaya de Aïn Témouchent et qui durera six mois. Ce best-seller raconte une cohabitation de deux peuples amoureux de la même terre avec toutes les nuances de douleurs des colonisés brimés dans la déchéance.
Le Commissaire Llob mène l’enquête à Alger
Actuellement, le réalisateur Bachir Derraïs, déjà producteur de Morituri part I(première partie) tourne dans les quartiers d’Alger, depuis cinq mois, une autre et nouvelle adaptation de Morituri (Les enquêtes de l’inspecteur Llob), un long-métrage et une série de six épisodes de 60mn produite par l’ENTV avec de jeunes comédiens. « Il s’agit de nouvelles enquêtes du commissaire Llob », précise Bachir Derraîs. « Yasmina Khadra a écrit carrément un nouveau scénario. Il a gardé les personnages du livre. Ce sont de nouvelles enquêtes originales et inédites du commissaire Llob. L’écrivain a écrit un scénario exclusivement pour le film. Là, c’est une écriture cinématographique où il y a une présence importante de personnages de femmes par rapport au premier film (Morituri) qui est plutôt masculin-pluriel, ainsi que des jeunes. D ‘ailleurs, ce ne sont pas les mêmes acteurs. J’ai changé 80% des comédiens. Oui, ce sont de nouveaux visages. J’ai gardé un seul acteur du premier film Morituri, c’est Sid Ali Kouiret. Et ce, pour éviter franchement toute comparaison avec Morituri. Quand on reprend les mêmes acteurs et les mêmes décors généralement, il n’y a pas d’évolution. J’ai fait autre chose. Une autre manière de filmer. C’est un film très mouvementé avec la steadycam, la grue, le travelling… Il y a beaucoup d’actions ! Nous avons recruté plus de 60 techniciens dont 80% sont des jeunes. De jeunes techniciens que nous avons déjà formés sur des films comme 10 Millions de centimes, Morituri… Ils sont déjà rôdés… »
Evoquant la lourde tâche que celle de réussir le film Les enquêtes du Commissaire Llob, Bachir Derrais, souligne la précieuse caution et autre confiance de Yasmina Khadra: « Nous avons un grand auteur derrière, Yasmina Khadra. Donc, nous n’avons pas le droit de décevoir l’auteur parce qu’il nous fait confiance. C’est un auteur international qui nous a confié son scénario, un gros projet. Il ne s’immisce jamais dans le tournage. Nous avons une bonne perspective de collaboration à l’avenir. C’est mon devoir de réussir. On n’a pas le droit à l’erreur. On a mis tous les moyens pour réussir. J’ai envie de faire quelque chose de correct. Et en plus, c’est un long métrage et en même temps, il est sécurisé. Un film long métrage avec en prime une série de six parties. C’est un exercice difficile. »
Le réalisateur français Alexandre Arcady lecteur de Yasmina Khadra
Bachir Derraïs, réalisateur et producteur participant en tant que producteur sur l’adaptation de Ce que le jour doit à la nuit indique : « A partir de Janvier 2010, on va commencer le tournage du film adapté à partir du roman «Ce que le jour doit à la nuit» de Yasmina Khadra, à El Maleh (ex-Rio Salado), près de Aïn Témouchent.. C’est un très grand projet. Une grosse production avec de grands acteurs. Je suis producteur exécutif et coproducteur sur ce film. J’ai beaucoup fait, sincèrement, pour que le projet aboutisse. Parce qu’au début, L’auteur était sceptique. Mais je l’ai convaincu. Quant à Alexandre Arcady, il était à la recherche de quelque chose. Tout ce qu’il avait fait, parlait de l’Algérie, mais d’un autre point de vue. Et là, ce qu’il va réaliser, c’est à partir d’un point de vue algérien. Il a un scénario qui est écrit par un auteur algérien. Alexandre Arcady veut se lancer un défi. Parce que d’habitude, c’est lui qui écrivait ses scénarios avec des collaborateurs français parfois nostalgiques de l’Algérie française. Et là, c’est la première fois, il va être pris en « otage ». Il va faire un film adapté d’un scénario 100% algérien. Même lui, a envie de relever ce défi. Et de surcroît, dans les contrats, Arcady doit tourner le film entièrement en Algérie. Le cinéma, c’est la mémoire d’un pays, d’une nation à travers des images, des films. Ce projet va surtout contribuer et apporter un plus au cinéma algérien. Il va faire travailler des centaines de figurants et de personnes localement, embaucher les plus grands techniciens français, faire participer des stagiaires sur ce tournage à titre de formation technique. C’est le plus gros budget de film tourné en Algérie depuis « Un thé au Sahara » de Bernardo Bertolucci (1990). C’est très important… »
Morituri, le premier clap
Il faut rappeler que Yasmina Khadra a été déjà porté à l’écran. Le réalisateur et scénariste indépendant, Okacha Touita (Les Sacrifiés et Cri des hommes) a adapté à l’écran le roman Morituri. Pour lui, le livre Morituri était court. Il a proposé de le rallonger. Mais l’éditeur lui a remis les autres suites avant même leur parution et qu’il a lues. C’est à partir de là qu’il décida d’adapter Yasmina Khadra au cinéma. Le réalisateur Okacha Touita, revient sur la toute première adaptation à l’écran du livre de Yasmina Khadra, Morituri : « Oui, le dialogue me plaisait. C’est la première fois que je vois et entends quelqu’un qui traduit l’arabe (dialectal) au français aussi magnifiquement. Voilà pourquoi cela a marché. Et puis, je suis quelqu’un qui aime lire les polars américains. Ce n’est pas du Philippe Marlowe. C’est plutôt entre San Antonio et Navarro. Navarro pour l’épaisseur et San Antonio pour le dialogue. Je n’ai rien changé. Mis à part qu’on élague dans les dialogues. Pour l’adaptation cinématographique, il faut être très concis. De l’adaptation des trois livres faits avec ma co-scénariste, l’on a ressorti 245 pages. C’est-à-dire qu’on pouvait faire un film d’une durée de 10 heures. Aussi, avons-nous résumé jusqu’à 140 pages le scénario. Yasmina Khadra m’a demandé si je voulais qu’il participe au film. Je lui ai envoyé le scénario. -Mais ce qu’il avait préparé n’était pas en phase avec le travail scénarisé. Il ne pouvait être son propre scénariste…Yasmina Khadra est un très bon dialoguiste. Morituri est du ciné-réalité avec ces séquences documentaires de l’attentat meurtrier du boulevard Amirouche, les images, de vraies victimes…Il y a une réalité historique, il ne faut pas l’oublier. Yasmina Khadra m’a appris que c’est à l’issue de l’attentat contre des enfants scouts à Mostaganem qu’il a écrit Morituri. Il a été très marqué par cet acte. Un polar historiquement réaliste. La trame du film n’est pas manichéenne… L’on parle de mafia politico-financière fomentant le terrorisme…
L’attentat :
Le roman L’attentat a connu un immense succès ; il aborde le conflit israélo-palestinien. C’est l’histoire d’un couple Sihem et Amine dans lequel l’épouse, à l’insu de son mari médecin, adhère aux thèses des ultras de la résistance palestinienne. Elle accepte d’être kamikaze et commet l’attentat au milieu d’enfants. L’époux tente de comprendre ce qui a poussé sa femme à commettre l’irréparable. Dans une longue et périlleuse quête, à la recherche de la vérité, le lecteur suit le médecin dans les coulisses de la résistance palestinienne. Ce roman sera adapté par le cinéaste et scénariste libanais Ziad Doueiri connu pour son film West Beyrouth, une co-production franco-belgo-libano-norvégienne, sorti en 1998.
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