L’ivrEscQ : Quel genre de père était-il Mohammed Dib avec ses enfants ?
Assia Dib : Mon père était à la fois exigeant et soucieux de notre éducation et de notre culture. Il nous emmenait au musée, et nous demandait souvent ce que nous lisions. Nous écoutions de la musique.
L. : Quelles étaient les valeurs sur lesquelles il insistait le plus dans l’éducation de ses enfants ?
A.D. : Le travail (l’effort), les études, l’éducation, l’honnêteté…
L. : Madame Benmansour, présidente de l’association La Grande Maison dit que Mohammed Dib avait beaucoup de respect pour les femmes…
A.D. : Pour moi, cela ne se manifestait pas de manière visible dans le quotidien. Il me semble que mon père considérait la femme comme aussi importante que l’homme dans la destinée de l’humanité, plus importante même à certains égards car plus lucide et moins tributaire de son orgueil que l’homme. En quelque sorte, pour lui, «la femme est l’avenir de l’homme». A ce sujet, il s’est exprimé, notamment en ce qui concerne les Algériennes, dans ses derniers livres (L’arbre à dires, Simorgh, Laëzza). D’ailleurs, il a beaucoup insisté pour que ses filles fassent des études : il nous disait que l’indépendance financière était essentielle pour une femme (ce qui est vrai !).
L. : Dans son oeuvre, votre père a réservé à «Mère faim» les mots les plus tendres. L’aurait-il à un moment de sa vie eu pour compagne ?
A.D. : Mère Faim, c’est Aïni, la mère d’Omar. Mon père a été orphelin jeune, il en a souffert. Ma grand-mère a dû faire face, avec cinq enfants, et devait être à la fois dure et tendre. Mon père ne nous en parlait jamais, seulement, dans ses romans, on retrouve toujours une part autobiographique.
Propos recueillis Par Mourad Brahimi (écrivain)
© L'ivrEscQ. Magazine littéraire. Tous droits réservés Développement Novisoft
Il n'ya pas de réponses pour le moment.
Laissez un commentaire