« Les âmes des artistes errent encore à Dar Abdellatif, monument datant du XVIIe siècle qui, durant la période coloniale, servait de résidence d’artistes. Dans cet endroit offrant une vue surprenante de l’étendue de la grande bleue tapissant l’horizon d’Alger, l’AARC accueille pour une résidence d’écriture Ian Soliane, écrivain franco-américain »
L’ivrEscQ : Vous êtes à la villa Dar Abdellatif, endroit qui bouillonne d’expression littéraire et artistique, pour une résidence d’écriture d’un mois et demi. Que ressentez-vous pour cette expérience ?
Ian Soliane : Je remercie l’AARC de m’avoir offert cette opportunité. Je suis un voyageur, j’aime découvrir.
Effectivement, je ne connais pas Alger. Je suis vierge, je ne connais pas ses odeurs, ses parfums. À Paris, j’ai discuté avec un Algérien qui me révélait le match de foot de 82, de la génération dorée de Madjer, Zidane et d’autres footballeurs de renom, qui s’appelle le match de la honte entre l’Autriche et l’Allemagne puisque les deux pays s’arrangeaient pour disqualifier l’Algérie. Je décelais une sincérité chez cet Algérien, je me disais étrangement au lieu qu’il me parle des révoltes sous-jacentes qui animent les pays arabes, voilà qu’il garde en lui un souvenir du foot. Tout de suite, j’étais interpellé et je voulais connaître davantage sur les algériens, l’opportunité est là. Dans mon sujet, mon personnage Zahid, ancien combattant pour l’indépendance qui a également participé à la Guerre d’octobre 1973 contre Israël, rencontre le narrateur. Pour planter le décor de cette expérience littéraire, j’ai un désir fou de prendre sur le vif des éléments de la vie quotidienne en Algérie.
L. : Est-ce que cette histoire du foot vous suffit-elle pour écrire un livre en résidence d’écriture ?
I.S. : En fait, 30% du livre est fait. Maintenant, j’ai besoin de plus de renseignements, d’informations fiables et de tout ce qui attise mon envie de découvrir l’Algérie. Mon personnage est créé à partir de ma rencontre, le titre de mon livre s’appelle, pour l’instant, Collusion. Mais dans ma trame, je ne sais pas ce qui va se passer; j’ai besoin de savoir ce que pense le commun des Algériens, le chauffeur de taxi, le commerçant d’à côté, le petit vendeur ou chômeur du coin… sinon l’idée globale de mon prochain roman est bien plantée (…)
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