«J’ai beaucoup insisté sur ce choix pour le style allégorique, parce qu’il n’est pas tellement usité chez nous dans l’écriture du roman…»
L’ivrEscQ : Dans votre prologue ainsi qu’au début du roman, vous expliquez à plusieurs reprises votre choix pour le style allégorique, à croire que vous vous en justifiez. Pourquoi avoir tenu à le faire ? Redoutiez-vous que le public n’adhère pas à votre apologue?
K.B. : D’emblée, je tiens à vous expliquer que j’ai utilisé, sciemment et consciemment, ce style que je trouve attirant et attractif pour intéresser le public. Maintenant, pourquoi expliquer ce choix d’écriture, tout simplement parce que j’ai tenu à convaincre davantage mes lecteurs sur mes intentions qui sont, un, l’espoir de rendre plus agréable et plus facile la lecture d’un roman qui se veut porteur d’un message pour les jeunes, et deux, le désir de participer au débat social dans le pays, sans aucune velléité de nuisance à qui que ce soit. Ainsi, pourquoi me justifier ? Non, pas du tout ! Ne se justifient, à mon avis, que ceux qui ont «quelques manques» à combler ou quelques mauvais souvenirs à enterrer…, n’est-ce pas ? Cependant, j’ai beaucoup insisté sur ce choix pour le style allégorique, parce qu’il n’est pas tellement usité chez nous dans l’écriture du roman, et il fallait vendre ce produit sur le marché de la lecture.
L. : La forme de votre roman est manifestement surréaliste, cependant son contenu est d’une absolue fidélité à la réalité. Comment êtes-vous arrivé à conjuguer ces deux composantes que sont le réel et le fantastique ?
K.B. : J’ai profité de ce style pour me permettre de surfer sur les «problèmes» au quotidien. Pour dire clairement ce que nous ressentons dans un environnement qui se délabre au rythme de notre inconscience. Après tout, ne doit-on pas innover pour faire passer des messages, lorsqu’on est conscient que le but de ce genre de roman n’est pas spécialement dans le style et l’éloquence, mais plutôt dans la pensée que l’on transmet aux lecteurs, à travers des situations données qui sont racontées par les animaux, en prenant exemple sur Ibn al-Mùqaffa, avec son fameux chef-d’œuvre Kalila wa Dimna ? En fait, le surréalisme et la fidélité à la réalité sont effectivement bien conjugués dans ce roman. Parce que, d’une part, c’est agréable de faire parler les animaux, et je trouve que le roman passe mieux de cette manière ; d’autre part, parce que je peux dénoncer certaines situations et faire des remarques, toutes aussi dures les unes que les autres, sans pour autant écœurer le lecteur ou l’ennuyer avec des affaires récurrentes qui sont dénoncées au quotidien par la presse nationale. Mon roman surréaliste nous mène dans un monde sur lequel je pose inévitablement un regard critique «avec les armes de la poésie», comme le disait Pasolini (…)
« L’idée du roman m’est venue facilement.
Elle s’est imposée dès le départ, pour se concrétiser à travers
le voyage d’une mouche qui, et je l’explique en une furtive digression dans le réel,
a bel et bien fait le voyage avec moi d’Alger à Paris… »
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