Ramdane, le propriétaire de ta page, ne s’encombrant guère de convenances, lâche ses propos crûment…
L’ivrEscQ : À quand remonte l’ouverture de votre librairie ?
Ramdane : Il y a une année environ. Le choix géographique de la librairie s’est fait fortuitement. Je suis un habitant du quartier, nous avions conscience que l’emplacement était excentré, mais dans la mesure où les loyers sont exorbitants aux alentours, notamment sur la rue Didouche Mourad dépassant parfois les 200 000 DA le mois, notre choix s’est finalement porté sur ce local. Nous sommes une librairie du quartier. Ce sont des gens du voisinage qu’il faut capter, conseiller et fidéliser. C’est aussi un lieu de rencontre entre voisins pour discuter, papoter. Nous commençons à nous faire connaître de plus en plus à travers le bouche-à-oreille, surtout, quelques articles dans les journaux et via le facebook à travers notre page ta page.
L. : Quels sont les ouvrages les plus prisés par vos lecteurs ?
R. : De la littérature, surtout, française, anglo-saxonne et hispanique, traduites en français, et même les livres pour enfants. Nos lecteurs sont généralement des quadragénaires, voire des quinquagénaires parce que le lectorat francophone est d’un certain âge. Il y a, hélas, très peu de jeunes. Quant aux sollicitations de nos lecteurs concernant des titres ou des auteurs particuliers, elles restent souvent sans réponses, mais parfois, on arrive tout de même à les trouver en allant fouiner chez des éditeurs. Je tiens à préciser que la fonction de libraire a disparu. Il y a aujourd’hui des vendeurs de livres. Il m’est arrivé des anecdotes des plus cocasses. Une fois, dans une librairie dont je ne cite pas le nom, je cherchais un ouvrage particulier. Le vendeur de livres me répondait qu’il n’en restait que habba c’est-à-dire une pièce, comme s’il s’agissait d’un vulgaire produit de consommation! Quelques jours plus tard, dans une autre librairie, à ma grande surprise, je trouvais sur la même étagère un manuel de Kant et un autre de mécanique quantique. Il pensait que c’était la même chose. Sur le moment, j’ai ri, mais au fond c’est si attristant !
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