« Il faut aussi aller en profondeur sur les attitudes d’autres sociétés de notre culture vis-à-vis de ces problèmes de colonialisme et d’impérialisme »
L’ivrEscQ : D’abord, quel est votre rapport à la littérature, mais surtout à l’Algérie puisque vous êtes là pour un évènement important ?
Michel Naumann : Des collègues et amis algériens m’ont invité à participer à plusieurs conférences en Algérie sur la littérature africaine, notamment celle du Nigéria et du Congo qui sont les deux pays que j’étudie le plus. Bien sûr, je viens en tant que spécialiste des pays Africains subsaharariens. J’ai déjà publié aux éditions Ellipse et L’Harmattan des essais pour tenter de définir un peu les évolutions les plus récentes de la littérature africaine depuis les grands fondateurs jusqu’aux écrivains contemporains. Aussi, j’organise au moins une fois par an, une conférence à l’université où je travaille, Cergy-Pontoise (tout près de Paris), en faisant participer des critiques, des professeurs, des écrivains, soit d’Afrique, soit d’Inde, puisque ce sont les deux orientations de mes travaux.
L. : Où en sont les écrivains africains ? Pouvez-vous nous citer quelques célébrités, ceux qui sont au podium ?
M. N. : Il y a beaucoup d’écrivains africains fort célèbres. Je commence par le prix Nobel Wole Soyinka. Je peux vous citer aussi celui qui est connu pour n’avoir pas eu le prix Nobel alors que c’est un écrivain extraordinaire, d’une grande finesse, d’un style admirable : Chinua Achebe. Il y a énormément de talents parmi les écrivains francophones dont Tchicaya U Tam’si qui n’est plus. C’était un écrivain exceptionnel. Aussi tous ces jeunes qui font ce que j’appelle de la « littérature-voyou » pour se moquer de la définition américaine des états-voyous. Ces jeunes sortent des normes, des règles. Ils inventent une nouvelle plume qui n’est absolument pas la grande littérature classique de l’époque des indépendances ; c’est plutôt un renouvellement total des idées. J’essaie de suivre quelques écrivains nigérians dans le développement de leur œuvre. D’autres spécialistes vous parleraient certainement mieux que moi de ces écrivains récents, puisque je suis déjà de l’ancienne génération. (…)
Il n'ya pas de réponses pour le moment.
Laissez un commentaire