Mostaganem : rencontre internationale de l’art contemporain
L’ivrEscQ : À l’ouverture de la Biennale d’art contemporain de Mostaganem organisée à la maison de la culture Ould Abderrahmane Kaki, en juin dernier, vous avez présenté un film sur Denis Martinez, l’invité d’honneur. Quelles impressions gardez-vous de cette avant-première en présence de dizaines d’artistes plasticiens nationaux et étrangers?
Mostefa Abderrahmane : Tout d’abord, je dois dire que je ne connaissais l’artiste peintre Denis Martinez que de réputation à travers les médias et quelques ouvrages artistiques. Mais mon ami Hachemi Ameur, directeur de l’École régionale des Beaux-arts de Mostaganem et artiste plasticien, a organisé au mois d’octobre 2011 un workshop au profit des étudiants, animé par Denis Martinez. Durant une semaine, j’ai eu une chance inouïe de rencontrer l’artiste, de l’approcher et de le suivre dans les moindres détails avec ma caméra. Il m’a d’autant plus facilité la tâche que c’est un homme d’une grande humanité, spontanéité et humilité. Denis Martinez, modeste ? Certainement. Ne dit-on pas que la modestie est révolutionnaire ? Avec notre équipe de production de Digital Design notre monteuse Kheira Belkoceir a procédé, durant deux mois, à la phase de post-production qui consistait, en plus de l’animation en ateliers, à faire des recherches sur les travaux artistiques de Martinez publiés. Nous en avons retrouvé beaucoup de traces chez nos amis peintres de Mostaganem (notamment chez Hachemi Ameur et dans la bibliothèque de l’École des Beaux-arts de Mostaganem). Le public fin connaisseur, les autorités de wilaya ainsi que les dizaines d’artistes nationaux et étrangers présents ont bien réagi. Maintenant que ce film de 26 mn a été réalisé, il faut s’atteler à faire d’autres films documentaires sur nos artistes car, il faut le souligner, rares sont les citoyennes et citoyens qui connaissent nos artistes et leur travail de création, les suivent, les apprécient à leur juste valeur. Je le répète encore : l’art plastique dans notre pays est orphelin d’images, de sons, de palpitations. Serions-nous condamnés à l’oralité des choses dans un monde baigné d’images ?
L. : Durant cette riche Biennale, vous avez procédé, jour après jour, au filmage des multiples activités, rencontres, expositions, ateliers, conférences, excursions, etc… Quelles impressions en gardez-vous?
M. A. : Pris dans le tourbillon de cette merveilleuse rencontre, je n’ai cessé de filmer les multiples activités artistiques suivies et vécues avec notre équipe. Une seconde chance s’offrait à nous car un magnifique bouquet d’artistes, de réalisateurs, de photographes, d’universitaires, de femmes et d’hommes de culture de plusieurs coins de la Méditerranée, y compris les journalistes, étaient présents. Ils nous ont accordé leur temps et leur patience pour recueillir les premières impressions de ces moments de joie et de bonheur qu’on doit renouveler ici et là à travers notre pays pour que l’art se développe, se démocratise et donne généreusement ses plus beaux fruits. Il y a vraiment urgence car, hélas ! nous avons perdu depuis des années en cours de route, bien des artistes de talent dont nous n’avons pu, par négligence et ignorance, garder les traces, la leçon, le testament je pense au grand sculpteur Lahrèche, originaire de Tiaret et qui habitait la Salamandre. (…)
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