Lative de Maghnia, Zineb Laouedj donne l’impression d’une belle indienne tout droit sortie d’un beau film d’Arthur Penn…
Elle est éditrice depuis 1999 avec un premier ouvrage collectif Mots dire la barbarie (1999) (avec des contributions des regrettés Djamel Eddine Bencheikh, Mostefa Lacheraf, Mahfoud Bennoune, Mahfoud Boucebci, Saïd Mekbel, Rabah Bélamri, Anissa Asselah et tant d’autres…). Son cinquante neuvième ouvrage, recueil de nouvelles signé par Merzak Bagtache et portant le titre de Akhir El Kaa’dat, est sorti le 29 septembre 2012. Animée d’une expérience éditoriale de plus d’une décennie au cours de laquelle son catalogue a engrangé plusieurs dizaines de titres originaux, sa maison d’édition Espace Libre (El Fadha el Hôr) fait son entrée au SILA 2012 avec un bouquet parfumé par une dizaine de titres en poésie. « Pour mettre en valeur la poésie », dit simplement la docteur d’État en littérature maghrébine qui est aussi une immense poétesse (écrivant aussi bien en arabe dialectal, en arabe classique qu’en français). Puis d’ajouter, avec le sourire : « pour lui rendre un bel hommage… »
Et cela (qu’on en juge) avec d’importantes voix poétiques contemporaines. Celle d’Amin Khan, poète algérien vivant actuellement à Paris, qui voit reparaître en beau design et beau papier son Arabian blues ( préfacé par le célèbre poète haïtien René Depestre exilé à Paris où il a longuement travaillé pour l’UNESCO ), plus un second recueil inédit intitulé Poèmes d’août.
En sus de collaborations à d’innombrables revues littéraires, ce poète est déjà l’auteur de six recueils de poésie, dont le premier, Colporteur, poèmes prosaïques fut édité en 1980 par la SNED à Alger suivi en 1982 par Les Mains de Fatma aux mêmes éditions. Long parcours d’écrivain s’il en est doublé (ce que l’on sait moins) des compétences d’un haut cadre ayant exercé dans des institutions internationales aussi bien en Amérique du Nord qu’en France. Hawa Djabali est elle, conteuse, femme de radio, poétesse et dramaturge travaillant actuellement au Centre culturel arabe de Bruxelles, en Belgique. Kateb Yacine l’avait encouragée à se lancer en écriture (s).
Espace Libre édite deux de ses publications : la première sur son œuvre théâtrale dont Cinq mille ans de la vie d’une femme et Le Zadjal Maure du Désir ; la seconde rassemblant des poèmes et nouvelles Poème de soie et de crin / Nouvelles de la Méditerranée…
De Hawa Djabali, Zineb Laouedj dit : « C’est le nom d’une dramaturge que je connais depuis longtemps, que j’apprécie et que je respecte pour son travail multiforme; malheureusement c’est un nom presque totalement oublié en Algérie. Ce qu’on ne peut pas accepter. Aussi, avec cette nouvelle rentrée littéraire, j’ai voulu mettre la femme de théâtre qu’est Hawa Djabali en valeur ; donner à lire et comprendre son travail franc et courageux ». Son co-équipier Ali Kheider, fondateur du Centre culturel arabe de Bruxelles précise : « C’est une artisane et c’est ainsi qu’elle se présente. Traditionnelle, liée à sa terre par tous ses sens, elle dénoue, comme le faisaient les femmes anciennes entre elles, les secrets du vivant »… Ajoutant, pour être bien compris : « C’est en cela qu’elle nous est précieuse, dans son refus absolu de la censure, fût-ce la sienne »(…)
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