L’ivrEscQ : Confession criminelle est publié chez Publibook, et vient de paraître aux éditions Tira. D’abord, pourquoi ce désir de le publier en France, ensuite chez nous ? Autrement dit, que promettent les éditeurs de là-bas par rapport aux nôtres ?
Rachid Hitouche : Faire publier son ouvrage, c’est toujours difficile. On n’est jamais à la bonne porte ici ou ailleurs. Permettez-moi d’évacuer les promesses des éditeurs de là-bas comme vous les nommez, car même si parfois elles y sont, elles ne sont jamais tenues. Quant aux nôtres, il y a encore beaucoup à dire : certains craignent que l’ouvrage ne leur rapporte pas financièrement, d’autres ignorent complètement le livre, et, parfois, certains demandent un paiement d’avance à l’auteur en plus de l’œuvre déposée. Mais heureusement, la petite partie restante, composée de personnes compétentes, et pour la plupart elles-mêmes écrivain ( e )s, essaye tant bien que mal, de maintenir ce segment intellectuel.
L. : Dans cet ouvrage, nous sommes en 1994, avec notre période noire comme toile de fond, pensez-vous que les écrivains s’y attèleront encore alors que l’Algérie n’a pas encore fini avec ses martyrs en cette célébration de cinquante ans de l’indépendance ?
R. H. : La célébration du cinquantenaire est une date de notre gloire, comme la révolution qui appartient au peuple algérien. Nos aînés lui doivent la vérité tant qu’ils sont vivants. Nos historiens doivent s’y pencher rapidement. Pour s’émanciper, un peuple a besoin de connaître son histoire pour pouvoir avancer. En revanche, nous ne sommes pas encore sortis complètement de la crise, même si le constat du moment, n’est plus celui des années 90. Néanmoins, la situation sécuritaire n’est pas totalement améliorée quand nous assistons de nos jours à la misère où se greffent prostitution, drogue, mal-vie, passe droit, et autre…
L. : Vous avez cette soif de « convoquer » Dieu dans vos écrits. Est-ce une quête mystique ou une envie de pénétrer les méandres de la vie pour ressortir la lueur de l’ombre ?
R. H. : Oui, juste une singularité à signaler par rapport au personnage principal de mon roman, avant qu’il ne se retrouve dans une phalange islamiste et criminelle, qu’un simple citoyen, loin de toute idéologie.
Il est poussé malgré lui, vers le crime, la destruction, jusqu’au jour où il se voit lui-même offensé, persécuté au plus profond de son âme. Oui, je « convoque » Dieu, pour reprendre votre expression, parce que je l’aime et je crois en Lui dur comme fer. Et, je ne peux m’assimiler à cette espèce humaine assombrie par la haine et le rejet de l’autre. Dans mon premier roman L’autre Moi ou la Résurrection, j’ai écrit ceci : « De toutes parts à chaque désastre, les manipulateurs viennent crier que c’est au nom d’Allah ou encore au nom de Dieu et du drapeau, justifiant odieusement par ce qui ne pouvait l’être (…) Ils se sentent aveuglément assurés de leur place au paradis, chacun dans sa misérable et incomprise religion. »
L. : Vous livre sera adapté au cinéma en tamazight…
R. H. : Étant chargé du scénario, j’ai entamé son écriture. L’autre partie qu’est la réalisation, sera confiée à Ahmed Djenadi, réalisateur de plusieurs films d’expression Kabyle, aussi animateur du premier Festival du film Kabyle, qui aura lieu en mars de l’année 2013 à Paris (…)
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