Nous remercions son Excellence M. Marek Skolil, chef de la délégation de l’Union européenne en Algérie, de continuer voire consolider cette 5ème édition euro-algérienne ô combien importante pour les échanges, les débats et les rencontres. Ce rendez-vous est organisé par la délégation de l’Union européenne, avec le concours des services culturels de ses États membres :
1er Atelier-conférence : La réalité à travers la fiction : Transcender le vécu pour conquérir sa liberté.
2ème Atelier-conférence : Le roman comme voyage à travers soi : Introspective ou évasion.
3ème Atelier-conférence : Écrire pour vivre plusieurs vies à la fois.
Des écrivains conviés à cette 5ème rencontre sont issus de plusieurs pays : Espagne, Autriche, ltalie, Hongrie, Belgique, Roumanie, République tchèque, France et Algérie.
Ce rendez-vous littéraire de deux jours est ouvert à tous les amoureux de la littérature, les organisateurs qui aspirent à susciter l’intérêt (des deux côtés) par des collaborations, des traductions, et peut-être par l’édition des auteurs étrangers en Algérie.
Des communications programmées sont accompagnées de plusieurs débats avec le public.
C’est jouissif de rendre la littérature universelle par des lucarnes de plusieurs pays différents.
La littérature évolue selon le temps, selon les espaces. C’est partir à la rencontre de l’autre pour raconter ce qui anime un monde. Elle fait partie des échanges humains avant tout. Les écrivains en général ont ce besoin ardent de rompre les frontières littéraires. L’écrivain algérien a besoin plus que jamais de rencontrer son homologue l’autre. Cet autre Européen pour façonner un monde à l’unisson. Pour un échange. Un bavardage et stopper le silence. La littérature communique, persuade afin que le verbe ne soit guère muselé.
On ne peut pas ouvrir ce débat sans penser en ce 2013 au centenaire de la naissance de Mouloud Feraoun, père de la littérature maghrébine. 2012, de l’année écoulée, c’était la commémoration du cinquantième de son assassinat. Plusieurs quotidiens, dont L’ivrEscQ, le magazine littéraire algérien a consacré tout un numéro avec des documents inédits. Dont une correspondance inédite entre Albert Camus et Mouloud Feraoun, qui nous a été remise par Catherine Camus.
Ce 2013 est aussi le centenaire de la naissance d’Albert Camus. De Taos Amrouche. D’Aimé Césaire. Claude Simon, prix Nobel de la littérature 1985 et plusieurs autres écrivains et personnalités qui ont marqué le temps.
Autre commémoration, en Algérie, il y a 10 ans, (2003) la disparition de Mohammed Dib. Il y a 20 ans, (1993), les écrivains et les intellectuels ont été assassinés : Tahar Djaout, lâdi flici…
Depuis la nuit du temps, oeuvre à l’appui, l’écrivain montre définitivement ses inépuisables interrogations face à un monde en perpétuelle mutation, en perpétuelle redéfinition du concept de la vie…
L’écrivain est et reste toujours assailli d’angoisses et d’interrogations sur le sens de la vie et de la mort. Une double quête sans fin : celle de la recherche de l’amour et de l’exigence de vérité.
Dans ce climat de toutes les crispations, nous avons besoin d’un monde avec un pluralisme des idées. On rejette sempiternellement l’autre sans vraiment le connaître.
Cette rencontre euro-algérienne entre écrivains permet d’écouter l’autre et s’évader pour se connaître, probablement se reconnaître. Car des incompréhensions absurdes, l’écrivain les relève. L’écrivain met son dévolu pour amasser des bouts de ce monde que nous tentons de comprendre. L’écrivain juxtapose la réalité et la fiction pour comprendre, pour se délivrer.
Mais doit-il plaire? Non…! Puisque l’écrivain décrit l’idéal d’un monde dans son oeuvre qui lui permet de se réinventer, de se confondre à un autre, son double.
Le thème de cette édition La littérature et l’évasion. Evasion permet à l’écrivain, tout comme aux lecteurs de rêver, de se libérer, de planer vers d’autres horizons. À l’ère où les affres du doute, le creuset des peurs marquent l’intériorité des êtres. «Les déserts intérieurs», pour reprendre l’expression du célèbre écrivain roumain Eugène Ionesco.
Les écrivains sont tenaces et fragiles avec ce flirt avec la folie. Ils alternent la liberté de ton et silence contemplatif. Ils ont ce regard tendre et profond sur ce qui semble à revoir.
Suite de l’article dans la version papier
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