L’ivrEscQ : Vous êtes artiste peintre connu pour la réalisation de la symbolique Berbère. Est-ce que vous n’avez pas peur de porter ce cachet indéfiniment ?
Nourdine Hamouche : Effectivement je suis un artiste connu par la réalisation de la symbolique berbère dans toute sa beauté, sa finesse, sa nature. Je n’ai aucun complexe et aucune peur de porter ce cachet indéfiniment du fait que ces signes et ces motifs font partie intégrante de notre patrimoine culturel ancestral. Nos aïeules «mères» nous ont légués ce qu’elles-mêmes utilisaient pour décorer l’intérieur de leurs maisons «akham» ainsi que des ustensiles et autres supports comme les poteries, les tissages, les habits …etc. A noter aussi que ses mêmes signes ont étés repris par le groupe «Aoucham». Aussi les oeuvres d’Issiakhem, Mesli, Martinez, Khadda…
L. : Et pourtant, lors d’une de vos intervention, vous avez révélé que vous ne maîtrisez pas la langue berbère, donc, pourquoi cette passion pour la berbérité ?
N. H. : J’avoue avoir révélé dans plusieurs de mes interventions que je ne maîtrise pas bien la langue berbère, et puisque mes ancêtres étaient d’origine berbère, cela a poussé mon intérêt. J’ai été tout le temps et ce depuis mon jeune âge attiré par l’histoire de mon beau pays et toute la berbérité, ce qui m’a poussé à faire des recherches sur la culture de ce grand peuple qui vivait en Afrique du nord.
L. : Comment vous est venu le premier déclic pour cette passion ?
N. H. : Le premier déclic remonte dans les années 70 quand le mouvement berbère de l’époque commençait à faire son apparition avec la fameuse lettre de l’alphabet tifinagh le «z» qui voulait dire homme libre et utiliser après à des fins politiques par certains. J’ai aussi découvert cette symbolique dans la tribu de mes ancêtres «Achouba» pas loin d’ Azzefoun chez les potières de mon village quand je partais en vacances.
L. : Pensez-vous que les artistes des Beaux-Arts sont plus confirmés que les autodidactes ? Autrement dit, est-ce qu’on peigne par instinct ou sur une base des écoles artistiques ?
N. H : Une question qui dérange peut être quelque part, mais je pourrais m’expliquer de la manière suivante : je pense que les deux se valent, sauf pour dire avoir acquis une base dans le domaine des Beaux-arts est très important bien évidemment avec la passion… Quant à l’autodidacte, il peut sans avoir suivi les grandes écoles avoir du génie en peinture.
L. : Est-ce que les bruits et tout le va-et-vient d’une capitale bruyant, puisque vous habitez Bab El Oued, vous inspire ou avez-vous besoin du calme pour vous réaliser dans votre peinture ?
N. H. : Le calme et le silence suivi d’une belle musique sont de rigueur pour réaliser une oeuvre d’art ; dans mon cas, j’ai besoin de cette méditation et beaucoup d’énergie pour pouvoir créer une ambiance colorée dire que c’est véritable accouchement. Dans mon cas c’est généralement le soir que je peins.
L. : Vous avez réalisé vos peintures sur le verre, la pierre, le bois (une planche à laver que vous avez récupéré), quels sont les matériaux que vous n’oseriez pas toucher ?
N. H. : Je n’ai aucun choix concernant les supports, en général je peins sur tout ce qui me tombe sur la main (bois, toile, cuir, fer…), aussi, je suis un accroc de la récupération surtout des objets insolites. Je vous avoue que ma dernière création a été peindre sur une «tabouna» usée par le temps que j’ai récupérée dans une décharge public.
L. : Est-ce que l’artiste-peintre peut vivre aisément ce qu’il réalise ?
N. H. : Vivre aisément des oeuvres qu’il réalise dans certains cas et pour certains peintres, pour d’autres qui en font leur gagne-pain c’est juste pour survivre et ne pas mourir de faim (entre-nous)…
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