Dans une ambiance de musique et de refrain, d’un texte musical au texte d’un livre, on se demande pourquoi l’écrit reste si prenant à travers les temps. Au commencement de cette année 2014, dans cette édition de L’ivrEscQ on a sélectionné des titres, des ouvrages, des écrits. Celui qui me poursuit est le dernier ouvrage, bien de chez nous, de Djamel Eddine Merdaci L’allée des dames. Ce roman est une savoureuse friandise littéraire. L’auteur décrit la femme dans ce roman du féminin pluriel. Roman de la libération des femmes. Roman du libertinage avec une pointe de pudeur. Roman hissant la femme dans ses propres méandres où le permis et le non-permis se nouent et dénouent. Ainsi relate-t-il le mal-être des femmes et son imbrication sociétale. Cependant, l’homme pourrait-il s’impliquer dans des pages et des pages en annonçant des voix intérieures, intimistes où son «machisme» serait remis en question ? Sacré Merdaci ! Car, le risque est étrangement là dans une société phallocratique jaugeant sans relâche la mesure de la femme et son corollaire, l’homme. L’allée des dames reste un kaléidoscope de portraits de femmes d’aujourd’hui où l’écrivain aime la femme, si je puis me permettre, à commencer par les femmes de sa vie, dira dans la rubrique Entretien de L’ivrEscQ. Il se veut porte parole du sexe faible dans l’air du temps, mais toujours dans la déchéance malgré ses atouts de séduction qui sont décrits le long du roman.
Sans chercher aucunement l’égalité, Djamel Eddine Medaci, ponctue sur la douceur, la sensualité, la beauté, la liberté, le choix de vie des femmes sans en abuser pour leur ascension sociale.
Mon point faible dans la rubrique Littérature du monde, de ce numéro, est Federico Garcia Lorca, poète, dramaturge, peintre, musicien espagnol d’Andalousie. On dit de lui qu’il n’est pas poète, mais il est la poésie même. Il est dans cette poésie accaparante. Cette folie qui raisonne. Ce délire qui console. Cette prière qui invente une proximité avec Dieu. Mais le poète, ce solitaire sortira sain et sauf malgré sa fin tragique, car le céleste inonde de ses flots l’hymne des abîmes… L’espace du poète reste ce territoire ignoré en Algérie pour fêter les poètes vivants ou disparus, tel que Lorca.
Puisque L’ivrEscQ est un magazine algérien, mais surtout universel, et donc, de cette lu¬carne espagnole à la lucarne islandaise, notre écrivain Mohamed Magani dans son récit de voyage brosse un tableau poétique autour du Festival littéraire international de Reykjavik et sa rencontre avec Alain Mabanckou. Celui-ci évoque dans son ouvrage l’Algérie des années 1970/1980, une Algérie de rêve. Il nous rappelle que la culture encore balbutiée dans notre nation demeure cette Algérie dont les autres nous enviaient par le passé. Les propos quasi désenchantés d’Alain Mabanckcou entre le passé et le présent de certaines vérités étalées élégamment telle une illumination, pansent les hémorragies du supplice en soi et envers les autres. Les artistes, les écrivains savent le contourner par leurs talents en inventant une musicalité des instants.
Donnons la parole à l’art et aux lettres pour atténuer la noirceur d’un orage venant raturer l’ordre établi. Bonne réception !
n.sebkhi@livrescq.com
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