En tant que formatrice et n’exerçant plus dans une institution, je me suis inscrite dans la continuité de mon travail d’enseignante. J’ai initié cette collection avec les Éditions Casbah. Cette idée de faire des guides scolaires s’est imposée à moi pour des raisons multiples.
• Faire connaître le patrimoine littéraire à toute une jeunesse en quête de repères et qui n’a pas eu accès à des écrivains qui furent leurs aînés et qui ont été porteurs de valeurs humaines et universelles.
• Tenter de rétablir une continuité face aux différentes ruptures de l’Algérie : pendant la période coloniale et pendant la période post indépendance.
• Redonner fierté aux jeunes en valorisant le patrimoine.
• Pour toutes ces raisons, il fallait leur apprendre à lire et susciter une réflexion vers la littérature de l’ailleurs.
• Une longue expérience, tant dans le contexte colonial que dans celui de l’Algérie post-indépendante, m’a permis de réinvestir les connaissances acquises pour les mettre à la disposition des jeunes générations. Je suis convaincue et, je le crois profondément, notre jeunesse a des potentialités insoupçonnables. Ma première démarche est d’abord pédagogique ; elle est née d’un constat : les jeunes actuellement – c’est leur temps – sont porteurs d’une autre vision du monde. Les nouveaux outils technologiques sont une véritable révolution parce qu’ils ouvrent de larges perspectives sur le monde.
Mais j’avoue, sans vouloir être pessimiste que nos enfants vivent dans un monde virtuel qui rétrécit le champ des relations sociales et familiales, et à long terme les déshumanise.
C’est pour cela que l’on doit œuvrer pour redonner goût à la lecture et s’enrichir des leçons d’autres expériences humaines. Mais bien plus que l’acte de lecture, le lecteur doit pouvoir être capable d’accéder au sens et apprendre à lire au-delà des mots.
Cette phrase de Mouloud Mammeri est particulièrement significative. Parlant de la littérature orale, il écrit : «Si les mots n’étaient que ce qu’ils veulent dire, ce serait la fin de toute littérature et notamment la littérature orale».
Prenons pour exemple un extrait de La traversée de Mouloud Mammeri : «La caravane mit plus de sept mois à travers le désert, parce que sur son chemin le soleil, les hyènes, les vipères, plusieurs sortes de fièvre, la soif tous les jours et la faim quelquefois retardaient sa progression». Tentons d’aller au-delà des mots et de décrypter les intentions de l’auteur.(…)
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