L’ivrEscQ : Plusieurs hommages par des colloques, des rencontres, des conférences en Algérie, aux Etats-Unis et ailleurs dans le monde sont organisés pour Assia Djebar, elle qui s’inscrit dans la littérature du monde. Quelles sont vos différentes actions au sein de l’association ? Quand on sait que l’écrivaine a laissé un legs littéraire important, 50 ans d’écriture…
Amel Chaouati : Vous n’êtes pas sans ignorer que le Cercle Des Amis d’Assia Djebar célèbre cette œuvre monumentale et rend hommage à Assia Djebar depuis exactement dix ans puisque le club a été créé en avril 2005. Avant le décès de l’écrivain nous avions envisagé organiser notre seconde journée d’étude et de lecture qui s’intitule L’œuvre d’Assia Djebar dans la langue de l’autre. La journée aura lieu au centre culturel algérien à Paris le 13 juin prochain. Elle réunira des intervenants algériens, tunisiens, français, espagnols, américains et turques. Des lectures seront partagées dans les différentes langues. Il nous semble que ce Babel de langues sera le plus bel hommage que nous puissions lui rendre une nouvelle fois. Nous sommes par ailleurs très sollicités par différents organismes et structures qui nous proposent des partenariats ou nous invitent à des conférences ou hommage, en Algérie, en France, en Belgique et en Suisse. Ces sollicitations sont un signe de reconnaissance de tout le travail que nous menons discrètement depuis dix années et nous sommes bien touchés.
L. : Un prix littéraire Assia Djebar se prépare par l’ANEP, en tant que présidente de l’association du «Cercle des amis d’Assia Djebar», quel est votre sentiment pour cette initiative en Algérie ?
A. C. : L’ANEP ne serait-elle pas plutôt une agence de publicité ? Je n’ai pas d’avis définitif à cette question. Voyons ce qui va advenir concrètement. Mais je ne vous cache pas que me méfie toujours des décisions prises sous l’effet de l’émotion.
L. : Assia Djebar est enterrée à Cherchell, à Césarée comme elle l’écrivait. On revoit presque ses adieux dans Nulle part dans la
maison de mon père. L’émotion en découle. Un sentiment à cela ?
A. C. : Vous citez le dernier roman testamentaire dont le titre est révélateur d’une douleur avec laquelle Assia Djebar a quitté ce monde. De son vivant elle disait que sa véritable patrie était son territoire d’écriture. Aujourd’hui son corps repose dans la ville qu’elle a maintes fois citée dans ses romans. Qu’elle repose en paix… Il appartient maintenant aux vivants de ne pas l’oublier et de prendre soin précieusement et intelligemment du patrimoine qu’elle nous laisse. Assia Djebar a œuvré toute sa vie pour la transmission. Ne brisons pas cette chaîne.
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