L’ivrEscQ : C’est l’imam qui écrit à la première personne ce roman à la femme aimée. Peut-il être lu comme une longue lettre d’amour, un testament ?
Racha El Ameer : L’imam a décidé d’écrire ses confessions pour se dévoiler. Avant de découvrir l’amour, il n’a jamais écrit, il faisait des prêches le vendredi et rédigeait des textes pour son émission à la télévision, car c’est aussi un imam télévisuel. Il a besoin de cet instant confessionnel dans sa vie car il a été mis comme en garde-à-vue dans une caserne depuis qu’une fetwa a proclamé sa mise à mort. L’islam qu’il représentait était différent de celui qui existait sur le terrain. Là, il s’est donc mis à écrire «ce roman» à coeur ouvert parce qu’il croyait ne jamais revoir la femme qu’il aime ; il avait gardé en souvenir l’amour et la passion qu’il a eu pour elle. Elle l’a poussé à ce que son absence ne soit que physique. De cette absence fortement ressentie découle une lettre d’amour qui démarre à partir d’un flashback, du temps où ils vivaient ensemble dans un pays où tous deux étaient étrangers. L’imam s’accroche à la vie par cette longue et belle confession d’amour. Il lui doit sa survie. Il était dans sa caserne, prisonnier, ne sachant pas si la fetwa allait le tuer, s’il allait revoir sa bien-aimée. En fait, l’écriture pour moi, pour lui, devient aussi importante que la vie. Elle devient l’accroche à la vie, à cet amour fantastique.
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