Cinéma, littérature, théâtre, danse, musique… sont des éléments de la vie qui définissent la civilisation d’une nation. Le dossier de ce numéro de L’ivrEscQ est le cinéma algérien. Ah ! Révolu le temps où notre presse nationale présentait un programme de tous les goûts du weekend pour une détente au cinoche sur des fauteuils moelleux. Pour se prélasser et remplir son essence d’une aura apaisante. Certains pays explosent leurs ventes à l’étranger. Exemple du cinéma turc qui bat les records à l’exportation. Ses bandes d’annonce fusent, dire qu’il était à l’agonie à des années en arrière. Combien de salles avons-nous quand on sait que les salles à travers le monde sont équipées de grandes avancées technologiques. La 3D est déjà dépassée. Les salles s’équipent en ce 2013 du système 4DX aux effets sensoriels époustouflants.
Notre cinéma renouerait-il avec des hommes sûrs ! Ça suppose un travail d’arrache-pied. Souvent nos mots sont lancés, jetés, éparpillés sur la table sans un effet sonore. Pourquoi diable, notre silence en béton persiste lorsque le monde s’érige en puissance, bluffe, séduit par ses capacités, ses mots… qu’a-t-il de si mirobolant notre silence revêche parfois avoisinant le patriarcat ? Je cherche dans notre calendrier de 2963 pour comprendre fichtrement cette grande affaire du silence en béton. Le langage est-il indispensable à l’action ? Le cinéma algérien demeure en berne. Médiocrité additionnée au silence implique indiscutablement un trépas contemplatif. Ce vernis écaillé si agaçant jouera-t-il contre nous ? Contre ce que nous sommes en vérité ? J’économise mes mots afin de m’assagir et d’accepter la donne en me tournant encore et encore par des images imprécises vers les livres, vers notre bouillon de culture. Le livre n’est guère muet. Le livre persuade, communique des expériences précises afin que le verbe ne soit guère rompu. Par le livre, je reviens inévitablement au langage. Un langage n’est pas nécessairement incisif ou lisse comme du marbre. Un langage, peut aussi, être futile. Sans grand intérêt. N’a-t-on pas dit que de la discussion jaillissait la lumière ! Cinéma de Carthage, de Cannes, du Caire… sommes-nous à l’état léthargique pour ne guère nous mesurer aux autres ? Même le désert évacue, sans aiguiser son silence, ce monde étrange. À croire qu’on musèle son courroux en rougissant presque devant celui qui palabre, qui mime dans son inculture pédante. Avons-nous trop parlé pour qu’on ne s’entende plus. Ou sommes-nous un peuple qui n’a jamais pratiqué la parole. Étourderie l’exige par un questionnement aussi élémentaire, mais la question mérite d’être posée afin de rompre ce silence tacite, voilé, brouillé, complice, conventionnel… et trouver sans aucun doute des fragments de mots pour nous adapter au monde vivant. Au monde bruyant. Parfois même fallacieux et trompeur surpeuplant les continents du globe terrestre…
Bonne lecture !
n.sebkhi@livrescq.com
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