L’ivrEscQ : Pourquoi La chute aux enfers dans votre titre et non la descente aux enfers ?
Anya Mérimèche : Pour moi la chute est brève, directe. On n’a pas de temps d’arrêt. Quant à la descente, comme vous dites, qu’est l’expression commune, on descend étape par étape. Lorsqu’Alexander rentre chez lui, il trouve sa mère les veines coupées gisant dans une mare de sang, cette découverte est une chute aux enfers pour lui. Il perd tout le sens de sa vie. Cette mère, guitariste, avait promis d’écrire à Alexander une partition. Tout s’en va.
L. : Comment avez-vous écrit ce roman ? Avez-vous pensé en arabe et écrit en français, ou réfléchit en français et écrit dans cette même langue ? Et Pourquoi avoir planté le décor à Los Angles avec des personnages que vous nommez Laure, Mike, Jack, Ellie… ?
A. M. :Si vous voyez mes notes en arabe, vous comprendriez que je n’ai aucune maîtrise en langue arabe. J’ai réfléchi en français et écris effectivement en français. Quant à l’endroit de mon récit, j’ai choisi les USA, car tous les écrivains algériens évoquent l’Algérie ; il m’a semblé important de pousser mon histoire ailleurs que dans mon pays. J’ai voulu traverser toutes les frontières et planter mon décor ailleurs, pour reprendre votre expression. Les prénoms que j’ai pris sont connus de tous, et pourquoi pas…
L. : Dans votre roman La chute aux enfers, il y a la mort, voire, ce suicide de la mère. La scène est horrible pour la jeune fille, jeune, que vous êtes. Pourquoi raconter l’axe cauchemardesque de la vie ?
A. M. : J’ai connu la mort par la perte de mon grand-père, centenaire. Je n’ai pas pu faire le deuil, je l’ai senti comme une trahison. Dans mon esprit de gamine, je voulais que sa vie soit plus longue que cela (rire). La famille est importante pour moi.J’ai la chance d’avoir des parents extraordinaires qui m’ont permis d’avancer dans l’amour de la lecture et l’écriture. Donc, à travers mon personnage, Alexander qui a vécu une atrocité plus que la mienne, puisque ce dernier perd sa mère par un suicide et non par une mort naturelle, je voulais mettre deux douleurs parallèles probablement pour panser la mienne. Et c’est par ce roman quasiment exutoire que j’ai pu surmonter la disparition de mon grand-père. Aujourd’hui, cette histoire est derrière moi, je peux désormais écrire la vie dans son côté croustillant.
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MAITRE BENOURET VOUS SOUHAITE UNE BONNE REUSSITE / BRAVO MAFILLE. ET QUE DIEU BENISSE TES PARENTS. HAKIMA/
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