« Nous aimerions beaucoup voir un colloque consacré à Assia Djebar en Algérie… »
L’ivEscQ : Comment a été créé Le cercle des amis d’Assia Djebar ?
Amel Chaouati : L’idée de créer ce club de lecture s’était imposée à moi en 2001, quelques temps après m’être « remise » de la lecture du roman Vaste est la prison. Mais j’avais besoin de me sentir prête pour concrétiser le projet. Le club de lecture Assia Djebar a vu le jour le 14 avril 2005. J’ai voulu donner à ce club un statut informel et l’inscrire dans un mouvement spatial à travers les cafés et les restaurants de Paris. Sur les conseils d’un membre du club, une amie cinéaste, Virginie Oks, qui a coréalisé Assia Djebar, la soif d’écrire, j’ai créé par la suite le blog : http://assiadjebarclubdelecture.blogspot.com/.En 2009, le projet d’organiser avec trois autres lectrices une journée d’études, nous a obligées à faire évoluer le statut du club. Il est devenu une association loi 1901, sous le nom Le Cercle des amis d’Assia Djebar. Son fonctionnement n’a pas changé. Le Cercle est toujours nomade. Des rencontres (lectures et projections) sont organisées toutes les six semaines environ. Depuis 2005, nous sommes à trente manifestations. L’une des rencontres a eu lieu à Alger grâce au soutien actif de Houria Fetni, une lectrice qui avait pris contact avec nous.
L. : La lecture de Vaste est la prison, vous a profondément marquée, est-ce votre ouvrage préféré ?
A. C. : En fait, Vaste est la prison est un ouvrage bouleversant. J’avais l’impression qu’il avait été écrit pour moi. J’avais éprouvé un véritable choc littéraire.
Ce roman a déterminé ma rencontre littéraire avec l’écrivain et la création du Cercle des amis d’Assia Djebar. Il a également influencé l’écriture d’un article publié dans la revue Dialogue en 2009, intitulé Dialectique du rapport masculin-féminin dans l’œuvre d’Assia Djebar : L’homme et la femme en Algérie. Depuis ce roman, Assia Djebar est devenue « mon maître à penser ».
L. : Comment s’est faite la première rencontre avec Assia Djebar ?
A. C. : Mon premier échange avec l’écrivaine s’est effectué par mail, en 2001. Quelques mois après avoir lancé le club de lecture en 2005, je l’avais informée de ma démarche. Elle était touchée mais pas totalement rassurée me l’avoua-t-elle plus tard. Son assistante américaine à l’époque, Jennie Williams, devenue depuis une grande amie, était venue assister à l’une de nos rencontres. Le retour qui a été fait à l’écrivaine nous a permis de gagner toute sa confiance et son estime. C’est en janvier 2006, que j’ai l’ai rencontrée personnellement. C’était à La maison des écrivains à Paris. Elle était venue lire des extraits de la nouvelle La beauté de Joseph. En fait, j’avais eu la possibilité de la rencontrer bien avant, mais je craignais d’être déçue. Cinq mois après l’avoir rencontrée, j’ai eu l’extraordinaire chance de l’écouter prononcer son discours sous la coupole lors de son intronisation à l’Académie Française. Ce que je craignais finalement ne s’est jamais produit ; au contraire j’ai conscience de la chance extraordinaire de l’avoir connue.
L. : Assia Djebar a-t-elle déjà participé à un des évènements organisés par Le cercle des amis d’Assia Djebar ?
A. C. : Le Cercle des amis d’Assia Djebar a invité l’écrivaine en juin 2007. Elle nous a offert sa propre lecture de deux femmes écrivains : Maria Zambrano et Ingeborg Bachmann (…)
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