En quelques 110 pages condensées, les deux auteurs de ce «brûlot» mérité contre les acteurs de l’annulation du projet, donnent le contexte de leur publication : faire la lumière –ou tout au moins dire leur vérité–, sur la fameuse exposition sur Albert Camus qui devait se tenir à Aix-en Provence dans le cadre de «Marseille-Provence 2013, capitale européenne de la culture». Ils désignent aussi les principaux acteurs et seconds rôles de la polémique : la maire d’Aix-en- Provence, Maryse Joissains-Masini, Aurélie Filippetti, Michel Onfray et Catherine Camus.
Les questions posées à «l’affaire» sont claires :
1°/ «la place singulière occupée par Camus dans les mémoires, en France et en Algérie, et (les) tentatives de captation idéologique dont il est l’enjeu ?»
2°/ «Que révèle-t-elle d’un certain climat dans notre pays où les blessures héritées de la guerre d’Algérie demeurent des enjeux d’affrontements politiques, notamment entre la droite et l’extrême droite ?»
Cet essai veut restituer la «controverse» dans un contexte large. Remarquons d’emblée que les deux questions renvoient à un débat qui a animé la scène française en 2009, celle de la panthéonisation de Camus et, plus généralement pose la question de la patrimonialisation d’un écrivain comme enjeu politique et la question subsidiaire que l’on peut ajouter : tous les écrivains sont-ils patrimonialisables ? La seconde question renvoie à une difficulté, pour ne pas dire plus, de l’acceptation et de la transmission de la mémoire coloniale dans l’Histoire de la France des XIXe et XXe siècles et concerne plus largement l’ensemble de la société française au-delà de la droite et de son extrême, même si l’affaire de l’expo. concerne plus spécifiquement ces tendances partisanes. Le premier chapitre a pour titre, «Pataquès à Aix-en-Provence» et entre d’emblée dans la suppression de l’exposition. Sont exposés les travaux entrepris pour l’exposition par les auteurs mandatés pour l’installer. Il est entrecoupé d’appréciations sur les positions littéraires et politiques de Camus, ce qui permet d’avoir une idée précise du projet.
Le second chapitre, «Camus et l’Algérie française» regroupe une analyse de prises de position et de textes de Camus, bien connus en général des Algériens, peut-être un peu moins connus en France. Des faits précis et attestés de la manipulation de Camus par des groupes droitiers sont rapportés comme ils l’avaient été, en leur temps, par le site de la LDH de Toulon. Il se termine sur l’affirmation que certains acteurs, en Algérie, rejettent radicalement l’écrivain (…)
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