S’étonner, s’émerveiller et apprendre, c’est vivre. Il y a des petites vérités qui en disent beaucoup plus sur la vie que toutes les grandes théories de ce monde. Libérez-vous juste un instant du carcan social pour découvrir d’autres cieux.
Dans l’errance du temps j’ai songé à ce petit poisson rouge venant hanter mon espace, mon esprit, me plongeant dans les profondeurs désertes de la nuit des temps. Du silence avait surgi le chaos, de cette formidable destruction apparaissait une première goutte d’eau, puis une autre et encore une autre. Un premier éclair dessinait déjà ce qui allait être son et lumière du rite de la vie sur la petite île. Le déluge s’est transformé en bleu géant accueillant à son tour le petit signe rouge. Celui-ci, dans ses premières manifestations, multiplia les signes et du rouge vinrent les différentes teintes. La lumière fut.
Depuis, l’île n’est plus la même. Qui se souvient ? Tout cela semble très loin. Il n’y a que l’univers qui garde le souvenir, les traces du premier cri vital continuant de résonner dans l’espace au rythme de l’expansion du cosmos. Tellement que la petite île bleue crut être le centre du monde, son joyau, le lieu élu, oubliant qu’elle même, et ce, jusqu’au fond de ses entrailles n’est que le fruit de déchets cosmiques qui la composent comme tous les corps célestes. Un grain de sable dans le désert univers.
Nous naviguons d’un continent à l’autre en oubliant que la petite île est elle-même un bateau naviguant autour d’un soleil brûlant au sein de l’univers. Nous oublions que chacun de nous est un vaisseau traversant la vie avec son chargement de gênes. Nous oublions que nous sommes des voyageurs du temps cherchant le bon port pour livrer, alimenter la vie de tous les corps. Nous construisons les ponts des liens mais nous avons créé aussi les frontières de l’ennemi. Nous adorons des dieux humains parce que nous ne pouvons concevoir un dieu hors de notre image. Ce sont les dieux de la haine. Nous sommes infiniment petits. C’est pour cela que l’infiniment grand nous dépasse. Ce qui nous échappe nous angoisse, nous déstabilise. Nous préférons les lieux communs. Nous tournons en rond depuis des siècles, reformulant les manières de penser sans conquérir d’autres espaces. Nous sommes prisonniers de notre ignorance, de notre égoïsme, de notre «supériorité». Dans notre société, l’homme est devenu le grand public, la masse. Son signe distinctif est de pouvoir parler de tout et de rien. Tous pensent et défendent la même chose sans avoir le moindre engagement vis-à-vis de celle-ci. Nous sommes trop éloignés de notre nature, nous recréons artificiellement des espaces naturels, des lieux d’attraction à grand profit. Le petit poisson rouge est dans le bocal à défaut de l’île bleue. Nous envoyons des messages dans l’espace mais nous sommes insensibles à la souffrance de nos semblables. Nous parlons de mondialisation avec un tiers exclu. Nous parlons de la guerre de communication, de la guerre chirurgicale, nous évoquons la bombe nucléaire comme étant la bombe de la paix. Quelle morale pour la future petite île? Y a-t-il un sens aux mots? Ou sommes-nous arrivés à un point de convergence où les mots peuvent tout dire et rien à la fois? Nous nous excluons de nous-mêmes, parlant de races, de couleurs, de religions etc… Oubliant que nous sommes une infime partie du tout. De même que chaque point d’un hologramme contient l’information du tout dont il fait partie. Nous persistons voilà fort longtemps dans la voie du somnambulisme courant, refusant de voir dans le petit signe rouge, notre naissance, notre devenir, notre mort. La petite île parle au petit signe rouge : vois-tu, il y a plus de quatre milliards d’années que je couve ta minuscule vie. Tant que ta couleur se reflète sur la surface de cette eau limpide, que les étoiles la nuit caressent, que le soleil jour réchauffe, l’île de saphir reste ton signe de vie. Parles de moi avec cœur, tu l’entendras longtemps.
Tu es le signe, tu es l’île.
Ta couleur est signe de vie.
Il y a dans le nid univers,
des remous, des nébuleuses
préparant le commencement.
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