L’ivrEscQ : Pensez-vous que la 5ème édition algéro-européenne des écrivains a apporté un plus à la littérature universelle ?
János Lackfi : La littérature universelle est un organisme vivant. Elle a besoin de se nourrir d’intervalles réguliers de rencontre pour se construire, se reconstruire. Patiemment et inlassablement. Cellule après cellule, jour après jour. Il est donc très difficile de dire dans quelle mesure tel ou tel événement a réellement contribué à ce travail gigantesque. Ma conviction est que là où «l’Esprit fidèle est descendu… sur ton coeur, pour que tu sois du nombre des avertisseurs, en une langue arabe très claire», comme écrit dans le Coran, là donc, dans une adaptation libre où la communion des âmes se réalise, l’esprit de la littérature est toujours gagnant. Avec un peu moins de pathétisme : là où il y a une véritable communication, pas seulement un échange joviale de lieux communs, la littérature va faire de bonnes affaires «sans bouger de son canapé». Toutefois, je crois que cette conférence nous a proposé une excellente possibilité d’ échange d’idées en cette 5ème rencontre euro-algérienne.
L. : En tant qu’étranger, étiez-vous satisfait de ce brassage de culture ?
J. L.: Ce qui m’a frappé, c’est le contraste entre les quartiers de misère et les hauts lieux de luxe, la dure réalité des barrages dans la circulation, la beauté des carreaux peints à la main, la trace invisible des flaques de sang à peine lavée par les pluies sur l’asphalte, le tohu-bohu bruyant, pourtant vital, des ruelles étroites pleines de monde, le «visage» d’une architecture délabrée, toujours en construction dans un pays où le chant nocturne des muezzins s’infiltrait dans mon soyeux sommeil, tel l’huile d’olive. Certes, un nouvel univers que j’ai pu découvrir…
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