Overdose de vie
Tu es pressé d’écrire,
Comme si tu étais en retard sur la vie.
S’il en est ainsi fais cortège à tes sources.
Hâte-toi.
Hâte- toi de transmettre
Ta part de merveilleux de rébellion de bienfaisance.
Tout feu, tout flamme, René char enflamme l’âme, incite l’homme à déchausser les lieux, à désailer les cieux, à emprunter ses ailes au vent, à voler sa jeunesse au temps. D’être une majuscule dans cette vie si minuscule .De bercer l’existence dans les bras de sa luxuriance, de vivifier avec sa rébellion l’indifférence des vivants, de conquérir d’autres lumières .d’autres univers pour propager cette lueur céleste qui hiberne sous ses paupières.
Effectivement tu es en retard sur la vie,
La vie inexprimable,
La seule en fin de compte à laquelle tu acceptes de t’unir,
Celle qui t’est refusée chaque jour par les êtres et par les choses,
Dont tu obtiens péniblement de –ci de-là quelques fragments décharnés,
Au bout de combats sans merci.
Hors d’elle, tout n’est qu’agonie
Le poète rattrape le temps fuyant en braillant : ta vie est un chant vampirisé de morsures, un champ carbonisé de ratures, ton ultime supplice, la soif de tes calices. Ton mal intime, ton souffle illégitime , mais tu recomposeras ses choses décomposées, tu boycotteras son air usé, tu réinventeras tout ce qu’elle t’a refusé , puisque ni ses paysages peuplés d’orages , ni ses mirages adorés jusqu’à l’esclavage , ni ses fleurs qu’on tue avec douceur pour des histoires de coeur ,rien n’est à toi sauf toi ,tu es à toi alors va vers cette vie qui brille dans tes yeux ,c’est si beau de vivre sa solitude à deux.
Si tu rencontres la mort durant ton labeur,
Reçois-là comme la nuque en sueur trouve bon le mouchoir aride,
En t’inclinant.
Si tu veux rire,
Offre ta soumission,
Jamais tes armes.
Tu as été crée pour des moments peu communs.
Le poète nous parle, se parle : quand tu seras ivre de sueur, de toutes ces guerres qui se dévorent dans ton coeur, tel un seigneur ennobli, par son labeur, tu croiseras la mort, alors, enchanté tu t’inclineras devant sa candide vérité .donne-lui ta main pas ton destin, ton âme pas tes armes. Jalouse-la en aimant, déçois-la en riant, célèbre-la en vivant .tu es né pour emprunter des chemins plus loin que toutes les fins, pour creuser les mers pour trouver ta terre. Tu es né pour engendrer le néant avec la grâce de ta passion, pour immortaliser le monde avec ta mort plus grande que toutes les tombes.
Modifie- toi, disparais sans regret
Au gré de la rigueur suave.
Quartier suivant quartier la liquidation du monde se poursuit
Sans interruption,
Sans égarement.
Essaime la poussière
Nul ne décèlera votre union.
Sublimé par une overdose de vie, René char crie : toi l’homme en qui je crois, déserte-toi, désagrège-toi, déchiffre-toi, puisque la mort ranime le récital de ses peines dans tes veines, traîne ses chaînes qui t’entraînent, sans jugement, sans aliénation, dans les moindres recoins, l’interminable agonie embrume toutes les nuances de la vie et toi embaumé dans ta robe de poussière, clairsemé dans l’arène des décombres, tu essaimes les cendres de ton ombre, tu ensemences ta semence pour éterniser l’existence, tu sèmes ta foi là où la voie s’entend, où la voix se voit pour ratifier cette alliance qui vous unit et recommencer cette mort si jolie qu’on appelle la vie dans le feuillage du désarroi, tu répands ta voie sur les débris des voies tu injectes dans les nerfs de la vie une dose de ton génie et tu la résumes dans la splendeur de ton esprit puisque vous êtes le plus beau des miracles celui qu’on appelle
la vie
Le phénix
Hécatombe.
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