Dimanche 2 novembre : rencontre avec Yamina Miri Ait Abdelmalek « Des contes et des lieux du TASSILI N’AJJER ». Un voyage à la découverte du Sahara et la Culture des Touaregs. L’autrice présentera aussi un album de coloriage ayant pour thème les peintures et gravures rupestres.
Extrait du conte « La rose de Jéricho »
Pendant que moi, mélancolique, étais plongée dans mon récit, la rose des sables qui n’avait jamais rien vu d’autre que le Sahara imaginait les paysages que je décrivais. Ni l’une ni l’autre ne nous étions rendu compte que de petits nuages roses et or s’étiraient dans le ciel mauve, tandis qu’à l’horizon, le soleil disparaissait derrière les dunes, étreignant les pics rocheux dans un flamboiement grandiose de couleurs. L’apothéose éphémère cédait la place à la nuit veloutée qui tombait doucement, jetant gracieusement son voile de couleurs profondes sur la Nature. A ce moment- là, une délicieuse brise souffla apportant avec elle cet apaisement si particulier au Sahara. Une telle atmosphère ne pouvait être que propice à notre amitié.
C’est ainsi que moi, la rose de Jéricho alias Akaraba, en compagnie de ma nouvelle amie la rose des sables, passai la première d’une longue série de nuits, au beau milieu du décor grandiose du Tassili N’Ajjer.
Côté à côte, les deux roses s’endormirent paisiblement sous une pluie de millions d’étoiles qui scintillaient dans le ciel pur. L’une en s’imaginant le Sahara verdoyant et l’autre en pensant à ce que pouvait être Jéricho. Les itranes* étaient là pour les protéger des Kelle essouf*, les esprits de la nuit, mais surtout pour témoigner de leur amitié qui allait durer assez longtemps pour traverser les âges et arriver jusqu’à nous.
Si un jour la providence guide vos pas vers la Tadrart*, allez dans la belle vallée de In Djarene, mais prenez bien soin de ne pas cueillir les roses de Jéricho, ni de les piétiner, car elles sont rares et précieuses…
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