« Ces actes nous rappellent le pluriel de l’Algérie culturelle »
Comme annoncé précédemment dans L’ivrEscQ, n° 14, janvier-février 2012, les Actes du colloque Emmanuel Roblès et l’Hispanité en Oranie tenu les 4-5 novembre 2008 à l’université d’Oran viennent de paraître (Paris, L’Harmattan, (collection Espaces littéraires), avril 2012, 207 p.). Regroupant quatorze communications, l’ouvrage est axé autour de deux grands domaines :
1- L’hispanité oranaise : ce concept difficile à circonscrire est traité par un historien (Ismet Terki Hassaine) et un journaliste-romancier (Yahia Bélaskri) qui développent des aspects méconnus d’une histoire espagnole à Oran. L’hispanité si présente dans l’œuvre de l’oranais Roblès est analysée notamment par Guy Dugas qui présente les articles de l’écrivain publiés dans Les pages espagnoles d’Oran Républicain en 1937-1938. L’écrivain Cervantès, une des sources nourricières de l’œuvre de Roblès, a été le second élément de l’hispanité traité par Ahmed Abi Ayed, Michel Moner et Pierre Rivas. Tous trois ont eu à retenir successivement l’hispanisme algérien transmetteur à travers Oran, Cervantès et Roblès, l’héritage arabe dans l’œuvre du père de Don Quichotte et les racines espagnoles (les différentes étapes migratoires) dans le difficile enracinement oranais de Roblès. Enfin, Denise Brahimi s’est intéressée à L’hispanité comme l’héritage de la guerre d’Espagne et de la « double postulation » baudelairienne dans la vie et l’œuvre de Roblès, mettant en parallèle la guerre d’Espagne et la guerre d’Algérie dans une lecture de quelques-uns de ses textes parus dans la revue oranaise Simoun (1952-1961), laquelle est présentée par Michel Lambart.
2- L’approche personnalité-œuvre de Roblès est une dimension retenue par des universitaires algériens travaillant sur Roblès. Fayçal Bensaadi souligne L’humanisme et le militantisme dans L’Action, un roman engagé en rupture avec les thématiques de l’Algérianisme et l’École d’Alger. Abderrahmane Mekranter évoque la Présence de l’Espagne dans Saison violente et Benziane Benachour retient Le théâtre engagé de Roblès et ses représentations en Algérie après l’Indépendance où il révèle que la pièce Montserrat, traduite en arabe dialectal dès 1950 par Mohamed Ferrah (un militant nationaliste du PPA-MTLD), a été jouée dès cette époque et à maintes reprises par des comédiens algériens.
L’ouvrage est clos par un entretien méconnu de Roblès et la découverte de quelques-uns de ses poèmes inédits. Il donne à souligner davantage l’œuvre protéiforme d’un homme dans une ville littéraire trop méconnue, c’est-à-dire peu étudiée en comparaison avec sa grande rivale Alger ou sa concurrente immédiate Constantine.
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Une Réponse pour cet article
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