À partir du début de l’année 2013, L’ivrEscQ sera mensuel au lieu de six numéros l’année, selon la demande de son lectorat. Et à chaque parution notre magazine ressort avec son supplément de l’histoire, la culture cinématographique et artistique, tourisme… et aborde le monde sous toutes ses coutures comme support de hobby, de délectation, mais aussi de sujets poignants englobant divers axes, plusieurs horizons. De la littérature high pensante, à la distraction relaxante presque volatile en passant par des discours ajournés, nous ne cessons d’écrire pour raconter le futile ou l’impénétrable, pour reporter simplement un langage parfois anonyme d’une houle quasi muette.
Nous adaptons notre ligne éditoriale de ce numéro aux récits historiques en mettant en relief notre culture plurielle. Peut-on écrire une accalmie ? Peut-on écrire l’écume des voix off de nos mères, de nos pères, de nos aînés… hier nommée souffrance, injustice, oppression, mal, colonisation ? Cinquante ans, cent ans, un siècle ou peu importe le temps, puisque cette obscurité étourdissante sous un vernis opaque nous borne à exhumer ici et là des vérités de plus en plus précises…
Si je puis me permettre, écrire, narrer, relater ou plus communément façonner l’histoire est l’affaire de tous ; mais amies lectrices, amis lecteurs, loin de moi l’idée de me déverser dans une idéologie vaseuse ou consistante. Nous avons besoin plus que jamais de déblayer ce vallonnement silencieux et ambigu de la décadence, de l’ignorance, du recul par les symboles de la révolution et les symboles littéraires s’ouvrant fleuris sur un monde. Un Occident. Une mondialisation.
Toujours en ces cinquante ans de notre indépendance, nous clôturons l’année 2012 par un symbole de la révolution algérienne, Redha Malek, grand Homme au charisme impressionnant, dans notre rubrique L’entretien de L’ivrEscQ. Il nous parle glorieusement de novembre, date fondatrice de la Nation algérienne. Dans son livre Guerre de libération et Révolution démocratique (Alger, Casbah Éditions, 2010), cet acteur de la Guerre de libération emmène le lecteur du côté de l’histoire regorgeant de documents entre le passé et le présent, entre l’islam des lumières et cet autre islam méconnu de notre culture. Il évoque de sa voix grave son amour profond pour sa Nation. Le prix d’un combat, d’une liberté. La rage de vivre ou de mourir pour sa terre. Le vocable Nation qu’il a répété maintes fois en appuyant sur la première syllabe ne cesse de résonner encore et encore dans mon âme et m’enveloppe de son timbre. Ce nationaliste, pragmatique, humaniste exprime, parfois courroucé, son indignation devant l’ineptie et l’étourderie de certains et ne tait guère son rejet pour l’amalgame des pensées abâtardies…
Nous parlons du dossier Kateb, celui qui a suscité tant de remous pour comprendre l’œuvre de Nedjma, compliqué, disent certains. Ce talent est l’ami d’un autre talent, immense plasticien M’hamed Issiakhem, on a juste envie d’entendre, l’accord de deux regards. Cet écrivain est surprenant par sa rage de changer le monde en revendiquant la place de l’homme universel. Ses voyages, ses errances, produisent des écrits qui obsèdent encore nos esprits. Que peut laisser l’écrivain, vingt-trois ans après sa mort si ce n’est l’ombre d’une inquiétude de n’avoir pas encore accompli le verbe libérateur de l’homme qui revendique la suprématie du commun des mortels ? Il y a des êtres… malgré la mort qui arrache leur verbe parlant, restent bavards par des vocables percutants. Entre provocation et talent, Kateb a laissé une immense force dans la littérature universelle. Malheur à ceux qui pensent que le trépas emporte le râle des encres ! On effeuille sa verve, par ce butin de guerre, et on n’arrive nulle part ! Donc, comment atteindre la profondeur qui habitait cet homme ! Je me joins à toute l’équipe du magazine L’ivrEscQ pour vous souhaiter une heureuse année 2013 !
Bonne lecture !
n.sebkhi@livrescq.com
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