L’ivrEscQ : Bienvenue parmi nous en Algérie. Vous êtes au stand de l’unique magazine littéraire algérien L’ivrEscQ qui fait la promotion de la littérature algérienne et d’outre-mer. On vous connaît écrivain, romancier. Vous avez à votre actif cinq romans et deux recueils de nouvelles. Voudriez-vous nous parler de votre roman : Les amoureux de Baya. Il s’agit d’une histoire magnifique de quatre vieillards qui se rencontrent sous un olivier cinquantenaire et de Baya, une femme séductrice. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Habib Selmi : Tout d’abord, je tiens à préciser que ce roman, je l’ai écrit en arabe. Ensuite, j’ai eu de la chance qu’il ait été traduit et publié en français en Tunisie, puis en France par les éditions Actes Sud. C’est difficile de parler d’un roman. Pourquoi ? Parce qu’à mon sens, un roman n’est pas une histoire à raconter. Évidemment, il y a toujours une narration, car on ne peut pas écrire de roman sans. Mais ce qui m’intéresse surtout, c’est ce que j’arrive à créer autour d’un tout petit évènement. J’essaie de limiter l’action ou la trame au minimum possible pour pouvoir créer quelque chose qui va au-delà des faits. Pour Les amoureux de Baya, cela se passe dans un douar où il n’y a pas de café pour se rencontrer. Les quatre protagonistes du roman, des vieillards, se réunissent sous un olivier quinquagénaire isolé, près du cimetière, pour discuter avec humour et en toute liberté. Ils parlent de femmes, de sexualité, d’amour…, car si leurs corps vont vers la mort, eux sont toujours pleins de vie. J’essaie de faire parler ces vieillards sur un sujet tabou qu’ils n’abordent pas à cet âge-là. Car, en principe, leurs corps sont « morts ». Mais, pour ceux-là, ils sont encore vivants et surtout l’envie et le désir sont toujours là, bien vivaces. C’est là où réside l’originalité de mon roman, car il est basé sur cette question cruciale : jusqu’où le plaisir, le désir ardent de la vie de l’être humain peuvent-ils aller ?(…)
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