La poésie irlandaise est une des poésies nationales des plus foisonnantes et des plus originales d’Europe avec une multiplicité de talents, hommes et femmes, s’exprimant soit dans la langue anglaise (tel Seamus Heaney) soit en gaélique, la langue des Celtes, langue traditionnelle de la vieille Irlande. En apprenant le décès de Seamus Heaney (le 30 août 2013), dont l’œuvre est si rigoureuse et humainement dense, j’eus paradoxalement et presque inexplicablement (presque, dis-je) une pensée tout aussi reconnaissante pour un autre «grand», l’auteur de la bande dessinée peut être le plus romantique du XXème siècle : Hugo Pratt, vénitien nomade qui signa le bel album Les Celtiques, aventures de Corto Maltese qui commencent en octobre 1917 à Dublin (la plus grande ville d’Irlande) pour se poursuivre aux pays de Merlin
l’enchanteur, de la déesse irlandaise Bobdh (apparaissant souvent sous la forme d’un corbeau), de la Fée Morgane et bien d’autres héros de la forêt enchantée de Brocéliande… C’est que si Seamus Heaney sculpte patiemment (et presque silencieusement) les souvenirs de son quotidien familial au pays des tourbières et des brumes, le dessinateur-conteur Hugo Pratt fait lui vibrer en chaleureuses volutes d’images marines la mythologie irlandaise et celtique, toujours vécue comme enchantée et rebelle… Tous deux, poètes mélancoliques et combatifs, ont travaillé sur la mémoire des simples gens qui, malgré toutes les vicissitudes et misères qu’on peut imaginer, n’ont cessé, chaque jour, de planter l’avenir en frémissant de foi et d’espérance… Dans son recueil La lucarne, paru en 2005 en français (en anglais Seeing things, en regardant les choses, 1991…), Seamus Heaney nous offre cet étonnant «Champ visuel» (…)
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