Jérôme Ferrari : «Il était temps que la fiction littéraire s’empare de la Guerre d’Algérie»
« Les gens qui ont peur se consolent facilement accusant les boucs-émissaires qu’on leur désigne. Mais la peur ne fait pas des hommes libres, elle fait des esclaves »

L’ivrEscQ : En 1957, à Alger, le capitaine André Degorce, héros de la Seconde Guerre mondiale, retrouve le lieutenant Horace Andreani avec lequel il a affronté l’horreur des combats puis de la détention en Indochine. À Alger, des résistants algériens passent des mains de Degorce à celles d’Andreani. En quoi ces deux personnages sont différents et/ou se ressemblent ?
Jérôme Ferrari : Pour traiter ce thème, je voulais éviter d’opposer caricaturalement un officier qui refuse la torture à un autre qui la pratique. Il me semblait plus intéressant que mes personnages ne soient pas si différents l’un de l’autre du point de vue de leurs actes. Ce qui les sépare, c’est que l’un, le capitaine Degorce, est en proie à des tourments moraux constants – qui ne l’empêchent nullement de faire ce qu’on attend de lui, tandis que l’autre, le lieutenant Andreani, assume ses actes et même, en quelque sorte, les devance. À quoi servent les remords, au bout du compte ? Que rachètent-ils ? C’étaient là des questions qui me paraissaient importantes.
Suite de l’entretien dans la version papier
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