L’invisible profane allusion et boûqalâ
Féru de verve populaire, M’Hamsadji a publié deux ouvrages où règne un invisible profane :
L’allusion est un langage à double sens, un énoncé concret greffé à une connotation abstraite, qu’est L’allusion faite à ma voisine (Alger, OPU, 1991). Ce volume constitue un florilège d’expressions dites par des hommes ou des femmes par raffinement ou convenance, un peu à la manière des euphémismes, litotes et autres idiotismes. Les explications de l’auteur et leur version originale en arabe dialectal aident à comprendre des proverbes, maximes et sentences souvent hermétiques.
La boûqalâ est un genre de poésie féminine typique à un espace géographique : Alger, Blida et Cherchell. A partir de ses émissions radiophoniques à la RTA, Kaddour M’Hamsadji présente une étude complète doublée d’une traduction bilingue de plus de 300 poèmes dits par des femmes et jeunes filles, dans un cérémonial bien observé où l’interaction avec l’invisible (l’augure ou présage) est fondamentale. L’auteur établit une interprétation de la boûqalâ en élaborant un classement thématique des textes, livrant ses secrets, éclairant les enjeux d’une poésie à hauteur de femme en quête de savoir et de vérité par le biais d’instruments profanes et de mots appelant l’Invisible (Dieu, son Prophète – QSSSL– ou ses Saints ou Saintes).
Le Sacré invisible pèlerinage aux lieux saints de l’islam
Les écrivains algériens d’expression française ayant réalisé un pèlerinage aux lieux saints de l’islam concrétisé par une littérature de voyage sont rares. À notre connaissance, seul le premier romancier d’Afrique du Nord Mohamed Bencherif (1879-1921), l’essayiste Slimane Zeghidour (né en 1953) et Kaddour M’Hamsadji ont effectué et relaté cette obligation religieuse répondant toutefois à de nombreuses conditions.
Dans Aux Villes saintes de l’Islam ( Paris, Hachette, 1918 ), Bencherif décrit scrupuleusement sa relation de voyage plus que son pèlerinage réalisé en 1913 avec son père à la Mecque, Médine et Jérusalem, cette dernière ville n’étant plus une étape du hadj depuis son occupation israélienne en juin 1967. Il saisit l’opportunité de ce long périple pour notamment une radioscopie de la région, à l’époque occupée par les Turcs. Sur ce sujet, il dresse un véritable comparatisme entre la colonisation ottomane et la colonisation française en Algérie. Dans sa préface, Charles Jonnart, ex-gouverneur de l’Algérie, loue les qualités d’écrivain de son ex-officier d’ordonnance pour avoir su pénétrer « les mystères de sa race » (…)
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