« Je narre un fragment d’histoire meublé d’espérances et entrecoupé de moments sombres… »
Kader Benamara a fréquenté des universités en France et aux USA. Après des études en sociologie et économie, il a été le premier Algérien recruté au sein du FMI. Après avoir écrit des livres économiques en anglais et en allemand, il publie aux éditions Barkat un récit de sa vie, sans partie fictive, en retraçant un pan d’histoire de la vieille médina d’Alger, La Casbah.
L : D’abord qui est Kader Benamara pour les lecteurs de notre magazine ?
Kader Benamara : C’est un privilège pour moi de répondre à un magazine littéraire algérien. Toute ma vie, j’ai parlé de différents projets économiques et de finances, mais pas de littérature. Néanmoins, mon expérience à l’écriture date depuis ma tendre enfance. J’ai publié des nouvelles en 1963 dans une revue qui n’existe plus, avec mon ami actuellement poète, El Hadi Flici. J’ai obtenu une licence en sociologie avec spécialité anthropologie d’Afrique du nord en 1962/63 avec comme professeur Mouloud Mammeri. En mars 1965, je suis allé aux Etats-Unis. Mais, avec un diplôme français, il fallait reprendre à zéro. Une fondation m’a aidé à bénéficier d’une bourse car je voulais plus que tout étudier. J’ai intégré l’université américaine Georgetown du 17ème siècle gérée par les jésuites. Seulement lorsque j’ai passé des tests, j’ai pu être intégré sans refaire tout le cursus. J’ai eu mon master en 1972, et mon doctorat en 1973. J’ai été le premier Algérien recruté au sein du FMI (Fonds Monétaire International). J’y ai travaillé pendant onze ans. Ensuite, j’ai été contacté par une agence de développement à Vienne, agence financée par les pays de l’OPEP parmi lesquels l’Algérie. Je suis allé pour installer un programme de soutien à la balance des pays qui en avaient besoin. J’ai été fasciné par la grande culture de ce pays, et donc je renouvelais à chaque fois mon contrat ; et depuis, j’y suis resté.
L. : Quels sont vos rapports avec l’Algérie ? Comment vous est venue l’idée d’écrire un récit historique ?
K. B. : Quand on est à l’étranger, on ne peut jamais être complètement détaché de son pays d’origine. Je rencontrais mes amis algériens surtout dans des délégations à l’étranger. On parlait de tout, et surtout, j’alertais du danger de la démographie galopante aussi de l’abandon du secteur agricole. Car, j’avais étudié les systèmes économiques de l’époque, notamment celui de l’Algérie. Hélas, ils ont suivi les conseils de certains économistes français qui avaient des visions différentes de la mienne ! Étant économiste et de surcroît anthropologue, ma vision était autre que la leur. Ils ont reconnu plus tard que leur façon de voir était souvent dogmatique et non pragmatique comme celle des Américains. Et quand on sait que le prix du baril peut dégringoler, c’est terriblement effrayant ! On ne peut pas vivre uniquement des hydrocarbures. D’ailleurs, je tire la sonnette d’alarme dans l’épilogue de mon récit. Quant à l’idée d’écrire Éclats de soleil et d’amertume, il y avait à chaque fois dans des situations ou des coïncidences de la vie des tilts. Et c’est précisément là, je crois, que l’inspiration fuse. Je connais l’Algérie, j’écris son histoire recherchée, documentée, vérifiée.
Il n'ya pas de réponses pour le moment.
Laissez un commentaire