Pendant que certains pays posent la première pierre de la cité du livre pour le fêter, voilà qu’en plein centre de la capitale de l’Algérie, une énième librairie où le livre maître-mot s’éclipse sans le son d’une quelconque contestation.
Espace Noûn, «noûn» lettre céleste de la langue arabe qu’est la domination de ce lieu, baisse brusquement son rideau, laissant ses habitués perplexes. Alors que les initiés de la culture fêtent le livre dans des festivals et des salons, mauvaise nouvelle : des librairies en plein centre d’Alger ferment boutique. C’est doublement inquiétant puisqu’en cette ère de high technologie, le web et le e-book empiètent sur le livre traditionnel !
Les gérants d’Espace Noûn mettent la clef sous le paillasson en cette période estivale. Selon Nassira Saïdi, passionnée fervente de la littérature, la librairie était déficitaire et ne pouvait plus faire face à l’impact de la crise et de son loyer. La situation du livre a sans doute contribué à perdre de l’argent plus qu’à en gagner. Définitivement, la crise a eu raison.
Cette librairie au coeur de la capitale était fréquentée par de grands noms de la littérature. Le verbe prôné du haut de son perchoir dans cet établissement minuscule pourtant ravivait les papivores. Etonnante situation !
Déjà que nos auteurs ne peuvent vivre de leur plume, voilà que nos libraires font dépôt de bilan d’une réalité rocambolesque.
Que dire des autres lieux de livre complètement desservis !
Qu’en est-il du rôle du syndicat des libraires devant ces multiples fermetures ?
Dans cette édition de L’ivrEscQ nous partons à la découverte d’un grand écrivain algérien, Rabia Ziani. Cette icône, peu connue, qui appartient à un monde dans sa totalité nous fait pénétrer dans un univers de force, de combat, de ténacité et surtout d’endurance où rien ne s’acquiert avec facilité. Il est encyclopédie vivante, et est auteur d’une oeuvre romanesque importante. Rabia Ziani nous explique combien la nature est omniprésente dans son quotidien et ses écrits. On ressent de cette rencontre estivale la force d’un Homme avec ses inépuisables interrogations et ses épuisantes certitudes. OEuvres à l’appui, l’auteur montre combien écrire procède d’un effort exceptionnel pour se révéler : «A 7h du matin, je suis au jardin. J’avais des salades de toutes les variétés, toutes sortes de haricots, des légumes frais. A 8h, je mets mon costume/cravate et je vais à mon travail d’enseignant. C’était pour moi une joie. J’ai connu le vrai bonheur. Des jours avec un soleil radieux, toute une vie qui foisonne dans mon jardin.»
Il arrive qu’en ce rendez-vous du Mondial 2010 l’écrivain fasse un clin d’oeil, mêlant crampons et plume. Anouar Benmalek répond à cette date. Il publie dans un recueil de nouvelles Le pénalty alliant foot et littérature. Singulier, cet écrivain hors pair évolue par ses écrits dans un monde oscillant entre le rêve flottant et la dure réalité. Son univers est immensément riche. Il sait narrer des histoires, ménager des rebondissements, camper des personnages, décrire les dates et les lieux. L’ivrEscQ publie dans sa rubrique habituelle Dégustation de feuilles estivales un extrait de sa nouvelle du recueil Les enfants de la balle. Toujours en cette période houleuse où tout le monde est fixé à son poste de téléviseur, L’ivrEscQ ponctue sur cette ambiance du football en vous présentant un entretien avec Jean-Phillipe Toussaint. Fan de Zidane, l’auteur considère cette star des stades sur l’axe psychoaffectif et culturel. C’est, sans doute, la première fois qu’un auteur algérien «exploite» la figure légendaire de Zizou en littérature.
Ainsi, ce bimestriel coïncide avec le mois sacré du ramadhan, à cette occasion l’équipe rédactionnelle de L’ivrEscQ vous souhaite bonne réception, délectation de lecture et joyeuses fêtes de l’Aïd.
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