Nous avons dans notre paysage culturel algérien de grands noms ayant pénétré le patrimoine littéraire universel, parmi lesquels Mouloud Feraoun. Le Dossier de ce numéro de L’ivrEscQ est consacré à ce père de la littérature Maghrébine moderne. Ce mois de mars coïncide avec le 48ème anniversaire de la commémoration de son assassinat. Pour cela, nous avons donné la parole au réalisateur Ali Mouzaoui qui porte pour la première fois l’auteur du Fils du pauvre à l’écran. Le film Mouloud Feraoun se veut, selon le réalisateur, un documentaire-fiction sur les différents aspects de la vie de l’écrivain, dans le contexte colonial. A cette occasion, nous vous présentons deux notes de lectures de deux de ses oeuvres Journal 1955-1962 aux éditions du Seuil et La cité des roses aux éditions Yamcom, fondées par Rachid Feraoun. Celui-ci, dans ce même dossier, évoque quelques souvenirs d’enfance qu’il garde de son père et de l’Homme de Lettres. Mehenni Akbal, Maître de conférences à l’Université d’Alger, intervient dans un entretien par une approche moderne, sous le prisme des sciences de la Communication ; il est connu pour avoir publié dans ses essais des lettres inédites de l’écrivain adressées à Maurice Monnoyer, journaliste ayant interviewé au début des années cinquante les fondateurs de la littérature maghrébine, dont Mouloud Feraoun.
Djoher Amhis qui a publié plusieurs essais sur les fondateurs de la littérature algérienne revient, quant à elle, sur le Journal de Mouloud Feraoun par une lecture et fait ressortir le drame vécu par l’écrivain jusqu’au dernier moment de sa vie.
Des écrivains de la littérature algérienne classique à une nouvelle génération, nous avons accordé L’entretien de L’ivrEscQ à Gilbert Gatore. Cet écrivain né en 1981 au Rwanda exprime d’autres tourments, d’autres tragédies. Dans son roman Le passé devant soi, le romancier met dos à dos la victime et le bourreau par des questionnements sur la mort violente et par une perpétuelle interrogation sur « l’impossible » travail de mémoire ; ce jeune romancier offre de nouvelles pistes sur l’exploitation de la tragédie humaine dans l’espace romanesque.
Ainsi, de la tragédie humaine à la tragédie « naturelle », nous marquons un temps d’arrêt sur la littérature haïtienne. A cet effet, nous présentons la richesse littéraire de cette nation si dramatiquement touchée par le seisme à travers ses deux grandes figures : Lionel Trouillot, attendu à Alger en ce mars, pour présenter son dernier roman, et, Danny Laferrière Prix Médicis 2009.
Il suffit de feuilleter les pages de notre magazine pour entrer dans les mille thèmes. Nassira Belloula à travers son dernier récit De la pensée vers le papier, dresse un bilan sur l’écriture féminine. Son premier chapitre est un préambule pour deux fondatrices de la littérature féminine algérienne : Djamila Debèche et Taous Amrouche; elle s’attarde sur l’académicienne Assia Djebar. Il suffit de lire cet essai pour comprendre que la relève, chez la femme qui écrit, faiblit d’année en année. La femme, écrit-elle de moins en moins ? Cruciale problématique ! Espérons que les intellectuels s’y penchent urgemment.
L’équipe L’ivrEscQ souhaite un long parcours à Barzakh qui célèbre l’anniversaire de ses dix années d’éditions. A cette occasion, nous présentons Hôtel Saint Georges de Rachid Boudjedra dont nous attendons un nouveau roman Les figuiers de Barbarie chez Grasset et Barazkh.
Nous terminons par l’envol poétique concocté par notre poète Farid Chettouh. Son choix s’est porté sur l’incontournable Guillaume Appolinaire avec lequel il croise ses propres vers dans Alcools. Chettouh nous transporte au gré de mots.
Bonnes lectures!
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