Il arrive souvent que certains comprennent qu’une revue littéraire soit consacrée au roman, au récit, à la nouvelle, à la poésie et s’affolent à l’idée qu’on lise de moins en moins. Fichtre non ! Puisque L’ivrEscQ, vecteur de la promotion des livres et des écrivains, un infatigable messager qui renouvelle sans cesse les idées de son temps est suivi par des néophytes en littérature. En fait, que nous parcourions les blogs, les sites, les journaux, le facebook, le livre de cuisine, le manuel scolaire de son enfant, la BD, le livre d’art, l’envie de lire ne périt guère, conséquemment l’écrit l’emporte. A différentes époques, l’intérêt des sociétés adopte les agitations et les passions comme repère civilisateur pour la grande Lettre de la littérature afin de transformer son regard sur le monde. Notre magazine affirme sa vocation entre les rives de l’esthétique et la pensée vive, en faisant la promotion des auteurs confirmés ou à en devenir d’ici ou d’ailleurs à travers ses différentes rubriques.
Des personnalités que des personnalités dans ce numéro ! Qu’ils soient de ce monde ici-bas ou partis pour un monde meilleur, leur ligne de démarcation empreinte de courroux ou d’amertume est profonde comme un abîme. L’ivrEscQ dans sa huitième édition a rencontré Tahar Ouettar, Waciny Laredj et tant d’autres écrivains prestigieux…
Nous avons recueilli les propos de Salim Bachi. A travers son nouveau roman, très salué à l’Hexagone, Amours et aventures de Sindbad le Marin, l’auteur s’inspire des contes des mille et une nuits. Son personnage Sindbad, personnage phare du récit, raconte ses fabuleux voyages et ses conquêtes féminines. Sur cette question de la méditerranée et particulièrement notre contrée qui fascine, se greffe un long entretien avec Waciny Laredj. Il relate les blessures de Shéhérazade. Entre rêve qu’incarne le ballet et poids d’une époque, le ton inhérent de l’écrivain est donné dans son roman Les ailes de la reine.
Nous suivons les auteurs en herbe et nous faisons incontestablement leur promotion. Dans ce numéro, nous vous présentons Kaouther Adimi qui dégage, par son écriture dans Des ballerines de Papicha, une fraîcheur sans faille. Son personnage, Mouna « la papicha », une collégienne abandonnée par son père, rêve le matin naissant de ballerines comme en portent les danseuses étoiles. Ce roman rompt avec les clichés éculés des aînées et invente dans l’écriture un nouveau vocable très tendance chez les jeunes « Papich, Papicha ». Voilà de quoi captiver partiulièrement notre jeune lectorat souvent happé par les Stieg Larsson et les Twilight. Souhaitons à notre jeune romancière un immense succès!
Tahar Ouettar nous a accueillis, malgré sa maladie dans sa résidence ; rongé par son état de santé et les récurrentes interrogations littéraires, sa plume a séché à jamais laissant le monde littéraire orphelin de son dialogue constant envers tous les courants de la littérature. Il est mort en étant persuadé que le monde littéraire se cherche dans un interminable chantier. Ce pan de la littérature algérienne a répondu sans ambages à l’actualité livresque sous toutes ses coutures. Peu de jours avant qu’il nous quitte, il appelle la rédaction du magazine pour lire son entretien et féliciter l’équipe du travail qu’elle accomplit. Hélas, l’horloge grinçante de la vie en a décidé autrement ! Loin de nous l’hommage posthume, mais, accordons à cette grande figure littéraire et à nous-mêmes ce plaisir hugolien de Les contemplations :
« Ne dites pas : mourir ; dites : naître. Croyez.
On voit ce que je vois et ce que vous voyez ;
On est l’homme mauvais que je suis, que vous êtes ;
On se rue aux plaisirs, aux tourbillons, aux fêtes ;
On tâche d’oublier le bas, la fin, l’écueil,
La sombre égalité du mal et du cercueil (…)
On monte. Quelle est donc cette aube ? C’est la tombe.
Où suis-je ? Dans la mort. Viens. Un vent inconnu… »
Comme épilogue à ce numéro, nous terminons notre magazine par notre rubrique Envol Poétique de René Char Le marteau sans maître ; notre collaborateur poète est dans une errance ou une transe de mots pour creuser les mers et trouver la terre dans son overdose de vie.
Merci à tous nos auteurs pour leur amabilité, leur engagement et leur talent.
Avec toute l’équipe, nous vous souhaitons, en cette rentrée automnale, une belle découverte littéraire !
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