Au village magique de Santa Clara
Le village de nulle part, Santa Clara, a longtemps vécu, prémuni des turbulences de l’Histoire, de sa canne à sucre, de sa rhumerie héritée de ses ancêtres andalous, dans la quiétude des temps et des saisons grâce à Ibrahim Santos, fils d’un réfugié andalou venu s’installer en ces lieux bénis. Musicien-météorologue, il a l’art de prévoir le temps en jouant de la musique. Ibrahim Santos forme un orchestre devenu au fil des années l’ossature culturelle sur laquelle s’est construite et consolidée la vie sociale, culturelle et économique du village. Il rythme les plantations de canne à sucre, fête les premières crues et les mises en bouteille de ce fameux rhum dont seul le village possède et conserve jalousement la recette.
Mais cette quiétude fait place au chaos. Le nouveau pouvoir militaire, sous la coupe du général Alvaro Benitez, et de son frère, qui règne sans partage sur la grande ville et ses provinces, découvre qu’une petite contrée échappe à leur autorité et qui, plus est, renommée pour son rhum. La conquête de Santa Clara se fait à un rythme effréné. Le pouvoir d’Alvaro Benitez rebaptise ses rues et impose un nouvel hymne national. De ces bouleversements, le village en rit et s’en accommode un temps. Ibrahim Santos, lui-même, semble, un moment, pactiser avec les nouveaux dirigeants, jusqu’au jour où un jeune ingénieur géomètre fraîchement diplômé de l’université, Joaquin, est affecté dans la région.(…)
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