Le poète, romancier, traducteur, essayiste et journaliste Frédéric Jacques Temple s’est éteint « très paisiblement », mercredi 5 août, a annoncé son épouse. Né le 18 août 1921 à Montpellier, « FJT » avait reçu en 2013 le prix Guillaume-Apollinaire pour son œuvre poétique qui, comme ses romans (Les Eaux mortes, Un cimetière indien, L’Enclos, La Route de San Romano ou Le Chant des limules), mêlent enfance languedocienne, cassure de la guerre, élan vers l’ailleurs, rencontres émerveillées avec les artistes, les oiseaux, les plantes… Dès son plus jeune âge, il est attentif aux vibrations de la nature, aussi bien lors de ses jeux au jardin des plantes de Montpellier que dans la propriété familiale au bord de la mer qui sera « enterrée » sous les « fausses pyramides » des promoteurs de La Grande-Motte (Hérault). En 1942, il part pour Alger avec sa famille, découvre l’Afrique avec fascination et fréquente notamment la librairie d’Edmond Charlot, l’éditeur d’Albert Camus, qui sera aussi le sien. Mais de 1943 à 1946, survient pour le jeune homme « une fracture » : la terrible expérience de la guerre, notamment lors de la campagne d’Italie.
Une anthologie chez Gallimard en début d’année
Doté d’un profond goût de vivre, Frédéric Jacques Temple se lance ensuite dans le journalisme, publie des poèmes, des romans, des traductions (Thomas Hardy, Henry Miller, Lawrence Durrell), des essais sur D.H. Lawrence et Henry Miller. Il noue souvent « au culot » des amitiés au long cours avec de grands noms de la littérature, de la peinture, de la musique : Blaise Cendrars, Henry Miller, Lawrence Durrell, Joseph Delteil, Richard Arlington, Mohammed Dib, Jean Giono, Pierre Soulages ou encore Georges Brassens. Une anthologie de ses poèmes a été publiée en début d’année 2020 chez Gallimard. Peu après, sa santé a brutalement décliné. Ses derniers poèmes ont été publiés aux Editions Bruno Doucey sous le titre Par le sextant du soleil. « Pour l’exil éternel, j’emporterai l’odeur brûlante des herbages foulés par les onglons sur les drailles interminables bruissantes de sonnailles. » Bientôt centenaire, Frédéric Jacques Temple, né en 1921 à Montpellier, est sûrement un des poètes les plus atypiques du siècle qu’il a traversé, indifférent aux modes et avant-gardes successives, gardant obstinément le cap, dans le sillage d’un Cendrars dont il fut proche, d’une poésie de l’ouvert, de la traversée des lieux et des espaces. Et si beaucoup de ses poèmes sont dédiés à quelque ami, poète ou peintre, ce n’est sûrement pas pour faire apparaître un réseau de relations mondaines, c’est parce que le principe même de sa poésie relève de la rencontre, que la poésie se justifie comme occasion du lien fraternel, comme une conversation continue et le déni de toute clôture dans sa propre singularité. Ami d’Edmond Charlot et autres grands noms. Temple nourrit son œuvre d’une vie qui est étreinte insatiable du monde.
La rédaction de source AFP
Suivre le poète, le connaitre davantage, savourer ses errances sur des liens ci-dessous :
Le site internet de Frédéric Jacques Temple
https://www.youtube.com/watch?v=q9iTyEcrTUA
Apéro-poésie avec Bruno Doucey et Frédéric Jacques Temple
https://www.youtube.com/watch?v=uLGlkB8Th7E
Festival Voix Vives 2016 : Frédéric Jacques Temple
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