Mohamed Magani est auteur de romans en langue française et de nouvelles en langue anglaise. Son intérêt pour la littérature se manifeste dans l’écriture et ses dimensions artistique, humaine et sociale.
Les débuts de Mohamed Magani en littérature ont été marqués par deux tragédies : il voit les manuscrits de son frère aîné, malade de la tuberculose, jetés au feu par ses parents de crainte que la maladie ne se propage dans la maison; sa ville natale, El Asnam, est détruite une seconde fois par le séisme. Ces deux secousses, les manuscrits perdus de son frère et l’architecture perdue de sa ville ont été à l’origine du chaos déclencheur de ses écrits. L’activité littéraire et l’activité sismique vont ainsi trouver un lien intime dans son oeuvre romanesque. Son premier roman La faille du ciel porte dans ses mots les ruines de sa ville natale. Dans la même période, un autre enfant du pays, Abdelkader Djemaï publie Saisons de pierres sur la même calamité naturelle. Le lien intime entre activités littéraires et chaos géo-social sera ainsi d’un roman à l’autre une expérience d’écritures chez Mohamed Magani. Esthétique du boucher en illustre la forme. Dans une grotte du mont Témoulga, quelque part dans l’Oranie, dans les années quatre vingt, de jeunes villageois introduisent le tapage, le chaos des sens, s’essaient à une écriture à rebours des conventions sociales. Cette grotte, après avoir été le refuge des maquisards durant la guerre, abrite donc tous les penchants chaotiques d’une jeunesse laissée pour compte. Le jeune Arrat, personnage révolté du douar, lit des encyclopédies dans la boucherie du village, lieu du dépeçage, de l’affûtage des couteaux, du démembrement anatomique. La déstructuration du texte est à l’image de cet univers.
Une guerre se meurt (2004), plus que Le Refuge des ruines (2002) dit l’impossibilité d’érection de toute architecture d’un bâti sur un sol rempli de charniers humains.
Suite de l’entretien dans la version papier
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