Le monde est un lieu de sons, de bruits, de couleurs, de cultures. A l’occasion de la IIIème édition du FIBDA, du XVème SILA et des rencontres littéraires de l’AARC, nous recevons, des invités prestigieux de l’étranger; ainsi nous romprions les frontières littéraires pour nous ouvrir à l’autre et rendre le verbe universel. Un pied de nez à la fâcheuse tendance qui ressasse que seuls nos écrivains sont responsables de notre littérature amollissante. Que d’efforts à redoubler pour accéder aux cénacles des grands ! dit-on à nos plumes. Il arrive que la critique soit positive et incite à l’effort, qu’elle soit la fin d’une situation pour inventer une autre, mais il arrive aussi qu’elle soit creuse et insignifiante sans but ni dessein.
L’ivrEscQ milite pour une littérature plus visible afin de ressortir, précisément, de promouvoir des livres bien de chez nous. Avec une extrême attention, nous plaçons notre présentation de livres et d’auteurs dans cette édition sous le signe de la nouvelle. La nouvelle dans tous ses états ! En ce dernier trimestre 2010, plusieurs maisons d’éditions algériennes ont publié des recueils de nouvelles où les thématiques nous plongent, nous entraînent dans des pages noircies de fragments de vies maculés de spleen au quotidien : les nouvellistes ont convoqué la maladie, la malédiction, le suicide, la fugue vers d’autres cieux, l’épaisseur du mal, le climat d’Alger qui ne fascine plus, des icônes de la mythologie grecque dans des tragédies internationales qui ébranlent le monde… bref l’écrivain a pointé de son curseur le creuset des maux de son époque comme si sa muse s’est parée de son masque hideux ! Les nouvelles sont en force ! Que de nouvelles !
De la littérature à l’art contemporain, la galerie Benyaa fête ses dix ans par la sculpture, nous confie le galeriste artiste-plasticien, Farid Benyaa. Ce quêteur de l’absolu, féru des arts et des lettres s’autoproclame artiste zen devant le tourbillon de toutes les agitations. Par le graphisme, il ne cesse de revisiter le costume de notre patrimoine. Longue vie à la galerie Benyaa !
À la demande de nos lecteurs, nous avons consacré la rubrique L’entretien de L’ivrEscQ à Abdelkader Djemaï. L’occasion sied puisque cet écrivain vient de publier un volume de trois romans aux éditions Barzakh. Avec un nouveau regard, il écrit sur plusieurs sujets notamment l’exil : les décors changent, les personnages aussi mais les thèmes prédominants sont toujours là, comme suspendus dans l’air à attendre d’être regardés à travers un nouveau filtre.
Dans cette édition de L’ivrEscQ, le dossier réalisé par la rédaction en collaboration avec Mohamed Magani, est consacré à la littérature face aux mutations naturelles dans le monde. Les écrivains asiatiques sont directement concernés par cette réalité qui les a touchés, pendant qu’ailleurs, le développement des villes en monstres urbains, repose notre indolence ! Mohamed Magani a écrit plusieurs ouvrages sur les questions environnementales des catastrophes naturelles. Il a vu sa ville de Al-Asnam, aujourd’hui Chlef, se noyer dans des coulées de sang, date évoquant encore l’effroi face à ce séisme aliénant. Mohamed Magani a rencontré le Nobéliste chinois Gao Xingjiang et l’écrivain japonais, de renommée internationale, Takashi Atoda. Ils nous ont livré leurs sentiments face à la spirale grandissante des douleurs infligées aux peuples encore inconscients de l’urgence écologique. Il faudrait, selon eux, une volonté romanesque pour cerner urgemment ce qui nous guette !
Nous ponctuons la fin de ce magazine, par ceux qui, hélas, ne sont plus de ce monde ici-bas ! Nous présentons Kallil Gibran, dans la rubrique L’envol Poétique, (cloîtré, pendant quatre ans chez lui en quête de la moindre étincelle, de l’infime vibration pour avoir écrit Le Prophète, un succès planétaire). De même, notre désir sournois veut qu’on ouvre une lucarne dans la rubrique Littérature étrangère pour évoquer May Ziadé, pionnière du féminisme orientale. Elle qui a vibré aux sons des vers de Khalil Gibran.
Chères lectrices, chers lecteurs, nous tentons à chaque numéro de vous encourager à lire des ouvrages d’ici et d’autres rives. Pour cette fin d’année offrons-nous des livres et délectons-nous du verbe et ses soubresauts.
Bonne lecture !
Heureuse année 2011 !
Une Réponse pour cet article
tres bonne continuation . votre travail doit sérieusement ETRE soutenu par les pouvoirs publics en charge des affaires culturelles .l’algérie émergera par le rayonnement de sa culture, ses arts et lettres , et non pas par le volume de son PIB.
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