L’Algérie réelle est le ciment de l’Algérie éternelle. Ses racines sont fortement ancrées dans son histoire ancienne, tumultueuse et, par-dessus tout, riche et diverse. Depuis des décennies, notre pays traverse une crise presqu’existentielle dont les symptômes se manifestent, à divers degrés, dans les domaines économique, politique, identitaire, culturel, spirituel et moral. Ce postulat établi, une question lancinante domine les débats : comment s’en sortir et dans quelle Algérie voulons-nous vivre ? De nombreux peuples ont déjà été – dans un passé plus ou moins récent –, confrontés à cet écueil. Par un zeste de patriotisme et un travail objectif sur soi, c’est-à-dire à travers le tissu social, les réponses ont bourgeonné tels des jasmins dans une prairie. C’est que la solution est à l’intérieur. L’Algérie est la solution de l’Algérie, par ses richesses naturelles, par sa diversité culturelle, par la compétence de ses hommes. Et, ma foi, notre pays ne manque ni d’hommes et de femmes et encore moins de compétences. Jugurtha a défié les Romains et, dans la cité divine, Saint-Augustin a porté haut la spiritualité. Ben M’Hidi, Krim Belkacem et bien d’autres encore ont tenu la dragée haute à la quatrième puissance militaire mondiale de l’époque. Pas si loin de nous, les Verts ont fait s’agenouiller la terrible équipe de l’ex-RFA en un mémorable match de football. On peut citer également, de nos jours, le professeur Noureddine Mellikechi, qui fait partie du groupe en charge du projet «Curiosity» destiné à inspecter les secrets de la planète Mars. Bien sûr, la liste est loin d’être exhaustive de ces talents et compétences anciennes ou actuelles. Mais comment ne pas évoquer toutes ces personnes, nombreuses, qui ont porté l’Algérie au cœur, et demeurent, oubliés notamment dans les programmes scolaires? Parmi ces exclus de la mémoire, figure la famille Amrouche, qui a donné trois personnalités d’envergure au pays. Il y a là une saga familiale, déchirante d’émotion, mais porteuse d’une sève gorgée d’admiration. Les Amrouche constituent une branche dont le destin si singulier est cependant intimement lié à l’histoire contemporaine de l’Algérie. Née dans l’opprobre, la mère, Fadhma Ath Mansour, a longtemps traîné ses guêtres jusqu’à la limite de ses forces. De père inconnu ou refusant de la reconnaître, la petite fille avait ainsi vécu sans affection paternelle et sans cadre familial, passant une enfance difficile, allant de couvent en couvent, des Ath Yenni aux confins d’Ighil Ali. Là, un certain Belkacem Amrouche l’avait épousée. (…)
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