Cinquantenaire Du 17 Octobre 1961 à Paris Droit d’évocation et de souvenance
Un demi-siècle après l’indépendance de l’Algérie, notre contrée a besoin plus que jamais de nos sexagénaires, septuagénaires, octogénaires, nonagénaires tant que la santé leur prête vie de témoigner et d’écrire notre glorieuse Histoire qui a coûté tant de vies humaines. Le récit de l’attachant Mohammed Ghafir appelé Moh Clichy, qui fut un des grands acteurs du comité Fédéral de la Fédération FLN en France, est un gisement de documents inédits et d’informations appuyé par les deux préfaces de deuxhistoriens Jean Luc Einaudi et Boualem Aïdoun pour une commémoration du cinquantenaire du 17 octobre 1961. Mohammed Ghafir reporte des faits de cet anniversaire dans des pages brûlantes, étayés par des témoignages forts et des documents inédits. Profondément imprégné par le Commandement divin de la sourate EL Baqara verset 283, il se fait un devoir de citer ces versets en avant-propos : « Ne refusez point de témoigner, celui qui refuse de témoigner, pêche en son cœur et Dieu sait parfaitement ce que vous faites. »
L’ivrEscQ : Vous êtes un acteur de la guerre de libération, votre grand souci est de dire que les historiens n’ont pas trop évoqué les militants émigrés de la guerre de libération nationale, pourtant sur la terre du colonisateur, il y a bel et bien eu leur guerre…
Mohammed Ghafir : J’ai voulu écrire ce livre parce que l’histoire a oublié les émigrés qui ont contribué à la guerre d’Algérie. L’opinion publique les a quasiment abandonnés. En apportant ma contribution à la mémoire de cette tragédie du 17 octobre 1961, j’ai voulu préciser qu’on a combattu la France à Paris où cela semblait quasi-impossible. Ces émigrés qui habitaient les banlieues à proximité des usines où la vie leur permettait, pour des considérations sociales d’y être, ont joué un rôle important dans notre guerre. Mon père est un expatrié. En 1920, il a dû émigrer pour nous nourrir. Il faut juste se rappeler que la libération de l’Algérie s’est faite aussi par ces hommes-là qui sont partis par la force des choses gagner leur croûte ailleurs. Ils portent en eux l’Algérie, et ont mis leur argent à la disposition de la Guerre. « C’est la première fois dans l’histoire des peuples qui luttent pour leur indépendance que le colonisé porte la guerre sur le sol du colonisateur », avait dit dans une déclaration le Général Giap, vainqueur de Diên Biên Phù, au sujet des évènements d’octobre 1961 en France. C’est une aberration de garder ce mutisme de plomb alors que ces moudjahidines émigrés ont joué un rôle prépondérant. Les documents officiels qui existent et dont moi-même je détiens quelques-uns montrent qu’ils ont été des acteurs réels de la révolution.
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