L’ivrEscQ : Madame Boulila, dans vos poèmes vous abordez divers sujets, notamment la paix et l’humanisme. Pensez-vous que le fait que vous soyez issue d’une famille de militants ait influencé vos choix de thèmes ?
M. B. : Oui, tout à fait. Cette influence est déterminante. Dès notre jeune âge, nous sommes initiés à cette idée que chaque pays doit être indépendant, et que les êtres humains doivent être libres. Étant beaucoup plus sensible par rapport aux autres, le poète va dans la profondeur des choses. À ce propos, j’ai toujours dit que la poésie était universelle au même titre que la musique. Ce sont des sensations qui partent du fond de la personne et qui atterrissent dans les cœurs des êtres humains.
L. : Considérez-vous que le contenu de votre nouveau recueil Imtaalatou bika ressemble aux précédents ?
M. B. : Dans ce recueil, il y a quelque part une ressemblance, bien sûr. Je dirais même qu’il y a l’âme de Monia Boulila. Cependant, c’est une nouvelle expérience. Et je voudrais souligner une chose très importante : l’écriture d’un poème en langue arabe diffère de celle en langue française. Déjà dans la conception des idées, je me sens plus proche du français que de l’arabe. Je préfère quand le soleil s’emploie au masculin et la lune au féminin.
L. : À ce propos, quelles sont les raisons qui vous ont poussée à écrire vos poèmes en arabe alors qu’ils l’étaient en français dans plusieurs recueils, comme Ailes et frissons, Avec toutes mes amours ou encore Souffle inédit.
M. B. : C’est parce que je me retrouve actuellement inconnue dans le monde arabe. Écrire des poèmes avec cette langue représente pour moi une sorte de défi. J’ai beau écrire des poèmes en français, je suis la voix des Tunisiennes.
L. : La poésie est-elle un élément constitutif de la paix ? Autrement dit, la poésie peut-elle nous montrer les chemins de la paix ?
M. B. : J’en suis même persuadée ! Il y a de grandes organisations qui sont en train de se former par les poètes à travers le monde. Ils veulent instaurer cet esprit et cette culture de la paix par le biais de la poésie. Donc, les poètes sont les entremetteurs de la fraternité, mais aussi de la paix.
L. : En tant qu’ambassadrice universelle de la paix et membre de l’Union Internationale des écrivains pour la paix, comment définiriez-vous la paix ?
M. B. : La paix consiste à avoir ce sentiment de tranquillité avec soi-même et avec les autres. Il faut également partir du principe que l’acquisition de la paix, ou de n’importe quelle autre chose doit passer par un combat. Donc, il faut toujours se battre pour être digne de notre acquis.
L. : Avez-vous d’autres projets d’écriture ?
M. B : J’ai déjà achevé le travail d’un recueil de poèmes :
Épopée féminine. J’y ai abordé le problème de la féminité comme je la vois, la ressens et la vis. Ce recueil est actuellement en ligne (version numérique) et j’ai l’intention d’en faire la version sur papier avec un artiste belge. Il y aura cinquante illustrations qui accompagneront les cinquante textes.
Il y aura également un autre recueil de poésies. Celui-ci comportera douze poèmes avec leurs illustrations. J’ai aussi un autre projet avec
Lazhari Labter. Ensuite, je ferai la traduction en français des poèmes de Sonia Khadr (poétesse palestinienne) de façon à avoir tout un ouvrage.
L. : Quelles sont les conseils que vous pourriez donner aux jeunes poètes ?
M. B : Je dirais aux jeunes poètes qu’il faut lire beaucoup et d’une façon continue. Il faut aussi rêver et savoir transcrire ses rêves(…)
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