Evoquer des écrivains en ce ramadhan 2016, c’est pénétrer les cimes des moments creux. Le jeûne appelle à la lecture… Alger, semble capitale morte, vide, mais quoi de mieux que des livres emplissant vos espaces pour accompagner ces longues interminables heures de cette ambiance difficile pour les uns comme pour les autres… bref ! Dans le numéro 9 du magazine L’ivrEscQ 2010, -à la parution de son ouvrage englobant ses trois romans aux éditions algériennes, Gare du Nord, Camping, Le nez sur la vitre-, nous avons consacré la rubrique «L’entretien de L’ivrEscQ» à Abdelkader Djemaï ; un écrivain qui cerne le monde à sa façon ou plus précisément l’entre deux rives, du Maghreb et de l’Occident. «Si on n’est pas dans son livre, il ne sert à rien d’écrire», avait-il révélé. Nous revenons dans ce numéro par tout un dossier, car nous considérons que son œuvre mérite qu’on s’y attèle. Et puis Abdelkader Djemaï a fait du chemin depuis.
Assia Djebar, éteinte en février 2015, suscite un questionnement sur la femme en lutte contre la misogynie, et surtout les mensonges qui la guettent. L’écrivaine lève les voiles avec une plume trempée d’acide contre les barrières qui empêchent les hommes et les femmes d’être complémentaires de -1957 à 2007. Elle interroge par une œuvre impressionnante, cinquantenaire, les traquenards, le piège de l’ambiguïté : «J’ai été élevée dans une foi musulmane, celle de mes aïeux depuis des générations, qui m’a façonnée affectivement et spirituellement, mais à laquelle, je l’avoue, je me confronte, à cause de ses interdits dont je ne me délie pas encore tout à fait…»
La part de l’aléa, de l’inattendu cerne la femme, celle qui se situe entre la modernité et l’archaïsme ou une modernité bizarre, suspicieuse. Sommes-nous sauvées de ces interdits accentués par l’arabité et ce qu’elle recèle comme idées ? J’entends le grincement des dents de certain(e)s dans cette négociation. Mais la pierre est lancée ! Elucidons, donc, cette descente vers la profondeur, approche de cette obscurité dans l’Histoire et le présent grâce aux écrivains.
De ce miroitement d’idées d’Abdelkader Djemaï, aux accents de cinquante ans d’écriture par ses romans, films, poèmes, articles, et ce flirt permanant avec l’Histoire d’Assia Djebar, celle qui a préfacé Ferdaous, une voix en enfer de Nawel El Saadaoui,nous revenons sur Ferdinand Yveton par Joseph Andras.
Un zoom sur ce premier prix Goncourt rejeté ! Un coup de pub., ou un cachet de la grandeur de la part de l’auteur ?Peu importe puisque la nécessité d’enfreindre l’ordre commun est imposée par les écrivains de cette trempe.
Le Forum International du Roman-Algérie organisé par le magazine L’ivrEscQ en partenariat avec le ministère de la Culture a convié 70 écrivains. Ils seront présents par une large promotion de leurs activités jusqu’en décembre 2016.
Bonne découverte !
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