Née à Alger en 1969, Wahiba Khiari fait partie de la décennie noire des années 90. Après des études d’anglais, elle obtient le CAPES et enseigne dans un lycée proche de Constantine. En 1997, elle décide de quitter l’Algérie et s’installe en Tunisie. Son premier roman « Nos silences » est un acte de résistance à l’oubli.
L’ivrEscQ : Pouvez-vous vous présenter ?
Wahiba Khiari : En ce moment, j’habite en Tunisie, mais je suis partie d’Algérie à la fin des années 1990, vers 1997. Je suis professeur d’anglais à la base ; j’enseignais cette langue dans le Constantinois pendant trois ans. Je n’ai pas vraiment fui les années noires, puisque je les ai vécues jusqu’à la fin des années 90. Je suis partie à la recherche d’espace d’écritures, l’Algérie est restée mon seul lieu d’écriture. Là où l’on va, on ne peut pas vraiment partir de l’Algérie, et ce livre « Nos Silences » que je viens d’écrire, il était en moi depuis des années.
Pourquoi ne pas l’avoir écrit en Algérie ?
J’avais besoin de prendre du recul pour pouvoir mieux comprendre. J’ai fini par écrire ce livre, c’est un grand soulagement. C’est un roman que j’ai porté pendant longtemps, une gestation qui a duré des années, et je suis très contente enfin de l’avoir fait. J’ai toujours écrit, en fait. Mais il y avait la peur de l’incapacité à aller jusqu’au bout.
Quel a été au juste ce déclic ?
Le déclic a été le fait que je fréquentais un atelier d’écritures à Tunis où j’ai écrit une nouvelle. Mon éditrice m’a découverte comme ça ; elle m’a dit : « écris-nous quelque chose, il y a une écriture derrière tout cela, il n’y a pas que la matière, pas que la douleur ». Je lui ai donc proposé ce manuscrit que j’ai traîné pendant des années ; elle en a été émue et c’est comme cela que livre a vu le jour.
Quelles ont été vos premières impressions par rapport à vos lecteurs ?
Aller à la rencontre des lecteurs est très difficile, je suis très contente parce que les gens sont très touchés par l’écriture, par l’histoire, et cela me va droit au coeur. Il y a une émotion qu’on a tous vécue, une douleur commune.
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