L’ivrEscQ est un espace de promotion livresque où les questions et les réponses sont posées par une écoute attentive. Ainsi, le magazine continue à s’interroger sur l’histoire et ses moult versions : la culture, la littérature. Cinquante ans après notre indépendance «l’histoire, qu’a-t-elle gardé avec les acteurs algériens et français ?» Dans nos précédents numéros, Redha Malek, Yves Salvat, Moh Clichy et tant d’autres… ont témoigné. Des romanciers, tel que Feraoun de son vivant, ou d’autres, ont évoqué notre Guerre. Dans cette édition de L’ivrEscQ, nous avons hésité longtemps, à faire passer l’article autour de notre Histoire de Guy Pervier, mais le sursaut de l’honnêteté demande à ce qu’on le découvre. Nous sommes capables de donner la parole à des versions que nous réfutons. Et la preuve la liberté d’expression chez nous n’est guère muselée. Cependant, personnellement, je reste perplexe devant des historiens qui polissent le temps par un coup de raclette pour ressortir une époque tant souillée en une époque clean ! L’histoire du «confort», pensé-je. Sans être radicale, je ne fustige aucunement l’incapacité de nos historiens à nous écrire notre version en remontant loin avant même la colonisation française, nous narrer notre belle contrée méditerranéenne plurielle de son passé à ce jour, néanmoins, l’urgence s’ y prête. Sans édulcorant, L’ivrEscQ, plus ambitieux que jamais secoue et une fois de plus la vie intellectuelle, en vertu d’une exigence et d’une rigueur morale sans faille. Sans nihilisme ni parti pris, nous voulons un monde qui s’ouvre aux échanges pour faire de notre culture la quintessence de l’ouverture et la réflexion.
En ce mars, un rendez-vous incontournable est fixé par l’Union européenne. Alger a porté tous les délices et les délires des plumes d’ici et de L’Europe. Poètes, romanciers, éditeurs, directeurs de journaux ou de revues ont marqué leur singularité par une verve de toutes les contradictions, les décompositions et les clartés de ce monde ici-bas. Les langues se sont hissées au sommet des proses et de la poésie avec tous les discours patents ou dérangeants. Des alliances entre écrivains ont tissé le vocable pour tracer le code des voies. Des voies dont l’écrivain seul, connaît les spasmes et l’accouchement d’une vie déchirante. En effet, l’univers de la prose et la poésie leurre le façonnement fallacieux d’une demi-teinte, d’une demi-vérité. Les écrivains ont lâché leurs vérités comme des dynamites qui ne suffiraient guère au raisonnement d’un monde trompeur peuplé de surenchères. La littérature est ce carrefour dont on se satisferait pour faire triompher un monde opaque, défragmenté en un monde où le pouls d’un saisissement enchante le déroulement du temps.
J’ai eu le bonheur d’assister et de participer à un débat où le déterminisme, le psychologisme, l’idéalisme, l’utilitarisme ont reflété de ces maîtres des mots qui ont représenté une fenêtre de leur contrée, comme les Algériens l’ont fait talentueusement par un degré de profondeur qui a marqué ce rendez-vous littéraire.
À nous d’exporter notre littérature, car notre place est déclamée haut et fort sans aucune caution des puissants éditeurs d’outre-mer.
Bonne lecture !
n.sebkhi@livrescq.com
Il n'ya pas de réponses pour le moment.
Laissez un commentaire