Après le Péruvien Mario Vargas Llosa nobéliste 2010, le poète suédois Tomas Tranströmer vient de lui succéder, il est couronné du prix Nobel de la littérature 2011 pour l’ensemble de son œuvre par l’Académie suédoise.
Peu ou pas connu chez nous, alors qu’il est traduit dans une cinquantaine de langues. La circulation des textes est un véritable problème, nous remercions vivement des amis vivant entre Washington et New York, grâce à qui nous avons pu recevoir par la poste l’œuvre complète de Tomas Tranströmer. Dire «l’œuvre complète» pour un écrivain qui a commencé à publier en 1954 pourrait faire croire à des dizaines d’ouvrages, énormes, encombrants. Que nenni ! Cette œuvre, bien moins océanique que celle de Kateb Yacine, ne se condense qu’à peine de 300 pages pour un demi-siècle de création… Mais quelles pages ! Et déjà existantes depuis des décennies, traduites dans plusieurs langues et pour lesquelles le poète a déjà reçu une dizaine de prix internationaux, et, aujourd’hui à 80 ans, le prestigieux prix Nobel dans son propre pays ! Son œuvre svelte s’ouvre et s’élance par ce premier vers :
L’éveil est un saut en
parachute hors du rêve… (1)
Belle et surréelle image qui aurait pu être signée par André Breton (souvenez-vous de celui-là même qui avait préfacé la première grande exposition de la peintre Baya, années 40, à la salle Pierre Bordes, aujourd’hui salle Ibn Khaldoun) ou d’Aragon (Le fou d’Elsa que chantèrent Léo Ferré et Jean Ferrat), sinon de Jacques Prévert Spectacles. Mais plus étonnant et pertinent, elle est de Tranströmer, humble poète suédois du mystère ordinaire. Lui qui poursuit :
Maintenant, le coucher de soleil se couche
tel un renard sur les terres,
embrase les terres en un instant…
Images qui me rappellent, personnellement, les hautes terres de Berrouaghia (el berouagh : les gênets) une fois descendu le col de Benchicao, par leur magique senteur
… telles des hirondelles du sommet d’une montagne à l’autre,
jusqu’à ce qu’elles atteignent les derniers hauts plateaux à la
frontière de l’existence (…)
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