Vous dites «Assia Djebar, après sa mort, m’a habitée pendant des jours et j’ai fini par écrire ce poème et réalisé le tableau, et enfin quelque chose en moi a fini par s’apaiser». Comment l’artiste- poète que vous êtes, vit-elle le départ d’une écrivaine qui a marqué plusieurs générations ? Et qu’a-t-elle légué comme richesse littéraire-culturelle ? Saleha Imekraz : Comment ne pas louer l’illustre souveraine ? L’émoi, dans les mots, il faut alors agir. Dans l’encre, dans la couleur, secouer : «Mes sanglots à Djamila» Laisser couler toute l’émotion, pleurer la plume enchantée d’Assia Djebar. C’est ainsi que ma muse éveille en moi l’engouement. Dresser, dans la toile, la photo juvénile, noire et blanc, son visage, immaculé de lumière. «Ses yeux sans larmes à Mila»Et c’est dans l’emblème national, qu’elle m’apparait, surgissant d’un champ pourpre de Coquelicots. Cette fleur, qui évoque le souvenir, le sang des martyres. Assia ne fut-elle pas éprise d’écriture ? Piégée dans le tourbillon des mots ? Ne dit-elle pas : «J’écris, parce que malgré toutes les désespérances l’espoir. Et je crois, l »amour travaille en moi.» Voici mon expression sur le tableau!
Saleha Imekraz : Une plume on or Une plume, s’est assoupie Et toute l’encre s’est répandue. La Tanina du Mont chenoua s’est envolée Loin de l’antre ancestral Dans sa course folle, Sa robe vermeille frôla La colombe en terre cuite Vola en éclat ce fut le plus beau des présages Une plume s’est assoupie Et toute l’encre s’est répandue. Un silence de glace fige ma voix voilée Assia la prodige expira. Son âme échoue aux portes de Césarée.
Une plume s’est assoupie Et toute l’encre s’est répandue L’illustre enfant est revenue. Des collines fleuries, embaumées Exhalent l’arôme de thyms exquis. Des chants dey ney s’élèvent, La nouba des aïeules, Célèbrent, louent, la défunte.
Une plume s’est assoupie Et tout l’encre s’est répandue. Assia de Césarée, Emit le vœu ingénu, au crépuscule de sa vie. Demeurer : «Nulle part dans la maison de mon père».
Il n'ya pas de réponses pour le moment.
Laissez un commentaire