L’ivrEscQ : Peut- on considérer Votre dernier roman Amours et aventures de Sindbad le Marin comme un conte ?
Salim Bachi : La substance qui m’a inspiré réside dans les contes des Mille et une Nuits et le roman de Sindbad. La figure de Sindbad, personnage toujours en voyage et qui recommence à chaque fois, m’a beaucoup fasciné. Pour moi, c’est un peu l’idée même de la vie : nous partons, nous revenons, nous vivons des tragédies, des péripéties, nous subissons des avanies et puis on recommence, c’est la vie en fait.
L. : Sindbad raconte ses aventures amoureuses et éphémères à un personnage « Le Dormant » qui revient après une très longue absence ; ses souvenirs ne lui permettent plus de se retrouver dans Alger devenue Carthago. Quelle figure représente pour vous ce personnage et pourquoi ce nom de Carthago ?
S. B. : Alger, aujourd’hui, ressemble à une ville en ruine. Ainsi, Cartagho est l’image de la ville antique, délabrée, détruite par les Romains. En fait, le lecteur se demande qui sont ces Romains qui ont ruiné Alger actuellement. Pour moi, c’était important de montrer ce personnage du passé lié à la guerre d’Algérie et qui revient dans l’Algérie d’aujourd’hui. Il a l’impression de revivre la colonisation. Il visite une Casbah complètement effondrée.
Ce personnage du Dormant est emblématique, un peu comme le juge du Jugement Dernier, avec son chien, en fait, ce sont les Sept Dormants d’Ephèse…
L. : Les aventures de Sindbad sont plutôt sensuelles, l’amour y a une grande place. Est-ce pour lui une façon de ne pas oublier son premier amour, tout en découvrant les villes qu’il traversait?
S. B. : Ce personnage de légende est une illustration même de la vie, d’une volonté de vivre et donc du désir des rencontres féminines, des aventures. Cette pulsion de la vie est représentée par l’autre personnage du roman, le « Dormant », beaucoup plus sombre. J’avais envie d’avoir cette balance entre Sindbad qui est dans la vie, dans les voyages, la découverte permanente et le Dormant.
L. : La méditerranée est très présente dans vos livres…
S. B. : Les pays méditerranéens ont en commun les contes, les fables, les mythes et les religions. C’est ce qui nous rassemble à la limite à travers la Méditerranée.
L. : Les héros grecs sont souvent présents dans vos romans. Quelle influence la mythologie grecque a-t-elle sur vos oeuvres ?
S. B. : C’est le patrimoine commun de la Méditerranée, de l’Algérieen particulier qui a été un royaume hellénistique à une période de son histoire. C’est un clin d’oeil que j’ai voulu faire dans mes premiers romans à cette antiquité grecque. On nous parlait beaucoup du passé arabe de l’Algérie, je voulais donc montrer qu’il n’y avait pas que le passé arabe.
Une Réponse pour cet article
Ce petit mot pour vous dire que vous avez omis de mettre le nom de la correspondante qui a interviewé Salim Bachi à Paris, alors qu’il y est bien mentionné sur le magazine « papier ».
Cordialement.
Zohra MALDJI
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