Le sixième numéro de L’ivrEscQ, revue littéraire, fête un an d’existence. Persévérance, endurance ou foi de croire à tous ces auteurs qui ont enfanté par les spasmes d’accoucheurs une pensée, une illusion, un idéal ou un monologue tout simplement. Un auteur plait ou déplait, séduit ou agace, appuie ou dérange, nous les avons accompagnés sur la scène publique avec le pari de dépoussiérer le livre algérien pour notre héritage littéraire. Aussi, nous désirons gagner un lectorat moins averti comme prétexte à l’échange sur un sujet de discussion tout comme le cinéma, la musique ou autre discipline culturelle.
Notre premier numéro était consacré à Assia Djebar; et voilà que ce nouveau numéro qui boucle une année de L’ivrEcsQ est dédié aux voix de femmes. Elles ont osé écrire ce qui se balbutie. Elles sont témoins d’une époque. En somme, elles confirment l’importance de l’écrit par des messages de l’intime au collectif. Maïssa Bey nous revient avec Puisque mon coeur est mort, un livre qui ressort les larmes contenues d’une mère communiquant par un journal intime avec son fils disparu à fleur de l’âge. Elle lui raconte toutes les péripéties d’un quotidien morose. Comme si ce futur Médecin de 24 ans était séparé de sa mère par un rideau invisible qui délimite l’autre vie de ce monde ici-bas ! Un roman écrit avec une élégance rare pour mieux transcrire un mal à fleur de peau. Leïla Aslaoui, à travers un témoignage Lettres à Neyla-Meriem déroule le tapis d’un pan de l’histoire où les tons s’entremêlent pour offrir en 2020 à sa petite fille, Neyla-Mériem, une urne de confessions minuscules, jusqu’à ses plus grandes douleurs comme chroniques d’une grand-mamie, et non des moindres. Wassila Tamzali, hausse le verbe dans lequel les nuances distinctes sont adressées aux occidentaux et aux algériens. La question de l’identité de « la femme musulmane » est au coeur de cet essai. D’ailleurs le titre, Une femme en colère, est significatif.
Suzanne el Farah el Kenz, dans La maison du Néguev, exprime, elle aussi, ses douleurs d’exilée de la terre palestinienne occupée. Ce récit révèle une écrivaine à l’écriture dense, au goût pour les constructions romanesques engagées. Ce premier roman a été couronné au Mali du prix Yambo Ouologuem. Le ton est tout autre chez Fadéla M’Rabet. Dans Une enfance singulière et Alger Théâtre de revenants, l’écrivaine pose un regard nostalgique sur son enfance vécue à Collo.
Dans notre précédent numéro nous avons annoncé Les figuiers de Barbarie de Rachid Boudjedra. Juste après sa sortie, ce roman est primé du Prix du roman arabe par l’Institut du Monde Arabe à Paris. Dans ce numéro nous nous attardons sur cette grande figure littéraire algérienne, Rachid Boudjedra par une interview et deux notes de lecture de ce roman fort et polyphonique. Les figuiers de barbaries ressort le face-à-face Omar et Rachid unis par des sentiments forts. Ils passent leurs instants à dérouler les réminiscences de leur temps lors d’un périple en avion. L’être et son double se conjuguent dans ce roman puissant. L’écrivain ne cache pas son constat aux dossiers de l’histoire. Ce récit s’impose comme une réflexion nécessaire sur notre passé.
Farid Chettouh, poète qui n’est plus à présenter, nous entraine par un texte de son choix où l’amour rime par une éblouissante errance poétique. Il choisit dans ce numéro Les mains d’Elsa et tangue par tous les tangos au rythme d’Aragon.
Dans La littérature jeunesse nous découvrons Charles-Antoine Cros, cet enfant star du livre pour enfant nous confie le déclic de son aventure vers l’écriture.
Une pléthore d’auteurs est dans ce nouveau numéro de L’ivrEscQ que vous découvrez au fil de votre lecture. Que dire de plus si ce n’est le condensé de notre sélection nous rend silencieux face à la force des livres ! A travers ce numéro, on sort enrichi par toutes ces plumes puissantes d’ici et d’ailleurs qui s’entrecroisent pour porter aux cimes de la culture la locution « littéraire ».
Bonnes lectures!
Une Réponse pour cet article
ce n’est pas un commentaire mais une information que je cherche.
je suis un écrivain algérien;je cherche un éditeur qui saura interpréter mes livres et leur donner vie.
meilleurs voeux.
mohammed
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