De la prose à la poésie par le verbe universel
Elle dont s’envole l’oiseau.
Elle dont on entend battre les ailes, couler l’air et
Le ciel faire sillage au lointain du silence…
Quand on pose la question, je ne sais pourquoi, je reviens souvent au long poème : «Jamais seul», d’Anna Gréki…
On n’invente jamais seul
Rien au monde n’est à moi
Que tu ne m’aies raconté
Par une façon de voir
Les choses comme elles sont
Par une façon de dire
Le mot juste au moment bon
On n’invente jamais seul
Tu me vois à ta mesure
Je te veux fort par orgueil
Par amour serait plus juste
En vérité je te veux
Simplement à mes côtés
Dans le meilleur dans le pire
On n’invente jamais seul
Pas plus les désirs
Empoisonneurs – énervante
Rivière de thé tiède –
Que cette velléité
Sournoise comme un rongeur
Repu d’horizons larvés
On n’invente jamais seul
Pas plus la marche en plein ciel
Quand nous sommes corps à corps
Avec les monts qui ploient
Sous le poids de notre science
Bonne à faire ressurgir
Des forêts dans le Hoggar
On n’invente jamais seul
Ni les villes ancrées sur
Les roches pétrolifères
De l’Atlantique ni
Les planètes lancées de
Mains d’homme de main de maître
Au beau milieu des étoiles
On n’invente jamais seul
Ni le moyen d’être uni
Sans s’entendre et sans se voir
A longueur d’année de temps
Ni le moyen d’être libre
Avec la joie jaillissant
De nos richesses conquises
On n’invente jamais seul
Et sur les jalons blessés
De notre si simple histoire
Chargée de plus d’avenir
Que de moissons sur la mer
Il y a depuis la boue
Des rêves entrelacés
D’inconnus qui nous ressemblent
On n’invente jamais seul
La patience la confiance
Nous tenons leurs fruits en main
Grâce à des millions d’amis
Qui furent patients confiants
Longtemps avant nous pour nous(…)
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